Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Cinéma


La semaine d'un cinéphile (85)

Lundi 4 juin 2018

 

Enfin une semaine qui commence avec dans le viseur un film que j'attends avec impatience. Cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Le métrage en question est Trois visages de Jafar Panahi. Il se peut que je sois déçu mais qu'importe. C'est aussi le désir qui est excitant.

 

Trois_visages.jpg

 

Mardi 5 juin

 

Très content que le Festival de La Rochelle ouvre autant sa programmation à la section cannoise Un certain regard. Nous pourrons ainsi voir en avant-premières : Donbass, Un grand voyage vers la nuit, Mon tissu préféré, Les moissonneurs et La tendre indifférence du monde. J'aurais aimé également découvrir le belge Girl mais il ne faut pas être trop gourmand.

 

La_Tendre_indifference_du_monde.jpg

 

Mercredi 6 juin

 

J'ai failli ne pas aller voir Volontaire vu le grand nombre de critiques négatives tant du côté des professionnels que des membres de Sens critique. En plus, je pensais découvrir le nouveau film de Sophie Fillières alors que c'était Hélène. Oups. Moyennant quoi, j'ai trouvé que le film n'était pas si mal, en particulier grâce à Diane Rouxel. Pas de regret donc.

 

Volontaire.jpg

 

Jeudi 7 juin

 

Las herederas (Les héritières) a remporté le prix du meilleur film au Festival de cinéma de Transylvanie. Ce qui ne fait que confirmer la bonne impression laissée par le film paraguayen partout où il a été projeté. Prochain festival où il sera présent : La Rochelle. Cela tombe plutôt bien, non ? Pas de date de sortie française pour l'instant.

 

Las_Herederas.jpg

 

Vendredi 8 juin

 

Trois soirées consécutives dans une salle de cinéma. Cela ne m'était pas arrivé depuis fort longtemps. Je n'ignore pas que la Coupe du monde de football débute bientôt et que ses horaires ne vont pas être faciles, en fonction du travail, notamment. Ce sera encore plus compliqué quand le Festival de La Rochelle aura commencé. Un problème d'abondance et de choix à faire, je ne vais pas m'en plaindre.

 

A_nous_la_victoire.jpg

 

Samedi 9 juin

 

La Rochelle, J-20. En attendant, j'ai d'assez bonnes espérances sur les films bientôt à l'affiche, après une morne période. Avec par exemple, 3 jours à Quiberon, Désobéissance et Ma fille.

 

3_jours_a_Quiberon.jpg

 

Dimanche 10 juin

 

Je ne cache pas mon faible pour le cinéma géorgien. Mandarines, signé de Zaza Urushhadze, est l'un de mes films préférés de ces dernières années. J'attends donc de voir sa nouvelle réalisation, The Confession. Il a été présenté pour la première fois en octobre dernier au festival de cinéma de Varsovie. Le verra t-on sur nos écrans ? L'espoir fait vivre.

 

The_Confession.jpg

 

 

 

 


10/06/2018
0 Poster un commentaire

Carrousel de vieux films (Juin/2)

42024.jpg

 

Au p'tit zouave, Gilles Grangier, 1949

Comme dans Le café du cadran, Au p'tit zouave décrit le Paris populaire de la fin des années 40 à travers le prisme des habitués d'un café. Une faune pittoresque et familière, joliment croquée en donnant suffisamment de place à tous les personnages pour exister, l'atmosphère comptant bien plus qu'une intrigue policière sans grand intérêt. L'adaptation est signée d'Albert Valentin, ostracisé à la Libération pour ses audaces dans La vie de plaisir. L'interprétation fait merveille, petits comme grands rôles, avec François Périer, Dany Robin, Robert Dalban et Paul Frankeur, entre autres. Une véritable tranche d'époque comme on le dit d'une vie.

 

50590.jpg

 

Jusqu'au dernier, Pierre Billon, 1957

Honnête artisan (Ruy Blas, L'homme au chapeau rond), Pierre Billon tourne son ultime long-métrage avec Jusqu'au dernier. Un film noir honnête, sans temps morts, avec une cascade de décès violents sur la fin. Le film se passe principalement dans les coulisses d'un cirque dont il restitue le dénuement pour cause de concurrence ascendante de la télévision. L'intrigue ne brille pas de mille feux mais ses péripéties entretiennent la flamme de l'attention avec une interprétation d'ensemble plus que méritante, tout en sobriété. Au premier rang de laquelle se tiennent Pellegrin, Dufilho, Meurisse, Mouloudji et Jeanne Moreau. Pour l'anecdote, signalons le minuscule rôle de Mijanou Bardot, la soeur de BB, dont ce n'était que la deuxième apparition, elle qui ne tourna que dans 9 films.

 

miniature.php.png

 

La jeune folle, Yves Allégret, 1952

Dans la filmographie d'Yves Allégret, La jeune folle n'a pas laissé la même trace que Dédée d'Anvers ou Une si jolie petite plage. A raison. Le film souffre d'une sorte de syndrome de réalisme poétique désuet avec une dramatisation excessive dans la noirceur la plus totale. Le sujet est pourtant original, dans une atmosphère qui rappelle des thématiques abordées par Ford ou Loach. Le récit se situe en 1922, au plus fort du chaos irlandais lorsqu'une jeune femme en quête de vengeance s'éprend d'un républicain. Il est beau l'assassin de son frère mais elle ne le sait pas encore (que c'est son meurtrier). Danièle Delorme, angélique, pourrait presque à elle seule sauver le film de l'emphase si elle n'avait pas comme partenaire Henri Vidal, une fois de plus mauvais. En quelques petites scènes, Maurice Ronet montre lui qu'il a du talent. Mais il n'a pas le rôle principal, hélas.

 

42044.jpg

 

Je suis avec toi, Henri Decoin, 1943

Une femme part en voyage puis se fait passer pour une autre, son sosie, afin de tester la fidélité de son mari. Cette fantaisie prétendument musicale (il n'y a que deux chansons d'Yvonne Printemps) n'est évidemment pas le meilleur film tourné par Henri Decoin durant la période de l'Occupation, loin du niveau de Les inconnus dans la maison. Cependant, cette comédie sémillante ne manque pas de charme, avec ses dialogues fleuris, ses quiproquos et ses rebondissements. C'est agréable de retrouver Pierre Fresnay dans un film léger même si son côté guindé demeure. En revanche, le jeune Bernard Blier fait feu de tous bois et c'est lui qui donne le tempo. Yvonne Printemps, sans doute trop âgée pour le rôle (23 ans de plus que Blier) n'est pas mal non plus. Et pour une fois que la différence d'âge penche de l'autre côté, on ne va pas rechigner.

 

30279.jpg

 

La fin du monde, Abel Gance, 1931

La mégalomanie d'Abel Gance dans toute sa splendeur, si l'on ose dire avec cette histoire de comète qui doit percuter la Terre. "Le plus grand spectacle du parlant" nous promet t-on ! Il n'est même pas besoin de parler d'un cinéma d'un autre âge car déjà à sa sortie, le film a subi les foudres des critiques qui le trouvaient ampoulé et pour tout dire ridicule. Même sentiment aujourd'hui avec ces acteurs qui déclament, ce scénario construit à la va comme je t'écris et cette emphase permanente. Gance mélange intrigue sentimentale, discours pacifiste et propagande religieuse dans un salmigondis d'images et de dialogues ineptes. Ce n'est regardable qu'au quinzième degré et La fin du monde devient alors un spectacle à mourir de rire, ou presque. Ce qui n'était pas le but évidemment, quand Gance tirait des plans sur la comète. Toujours est-il que le cinéaste devra ravaler son orgueil et se contenter par la suite de films plus conventionnels.


09/06/2018
2 Poster un commentaire

"Pour son bien" (La mauvaise réputation)

3749622.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Une adolescence norvégienne, normale, ou presque. Si ce n'est que Nisha appartient à une communauté pakistanaise où certaines choses ne se font pas. Un petit faux pas et les conséquences seront terribles. Basé sur sa propre expérience, La mauvaise réputation, le deuxième film d'Iram Shaq, décrit un parcours dramatique entre la Norvège et le Pakistan, sans forcer le trait outre mesure, mais résolument au côté de cette jeune fille kidnappée par sa propre famille. C'est ce qu'on pourra reprocher le plus à La mauvaise réputation, le sentiment que  certaines nuances auraient pu rendre le film moins démonstratif, direct et tragique. En particulier avec la figure du père, aimant mais très dur et surtout extrêmement attaché à la tradition et à l'image de sa famille dans sa communauté expatriée et aussi au pays. Ce personnage est fascinant, par le combat qu'il mène entre ce qu'il est censé faire et en ce qu'il croit et ce qu'il ressent au fond de lui. Car tout ses actes ne sont que "pour son bien"à elle, son unique fille. Mais le film ne fait qu'effleurer ses tourments, ce qui est compréhensible étant donné que le récit est bâti uniquement autour de Nusha. Nonobstant ce regret de construction, d'autant plus grand avec la scène finale, très belle, uniquement composée de regards, La mauvaise réputation est un film fort, excellemment écrit et interprété, dont on mettra pas en doute une seule seconde la sincérité.

 

La_mauvaise_reputation.jpg

 

Classement 2018 : 34/120

 

La réalisatrice :

Iram+Haq+1NsERvVP2z3m.jpg

 

Iram Haq est née le 1er janvier 1976 en Norvège. Elle a réalisé I am yours.


08/06/2018
0 Poster un commentaire

Les yeux bleu marine (Volontaire)

4910680.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Volontaire est-il un long clip de la Marine nationale destinée à attirer la gent féminine dans ses filets ? Il y a un peu de cela dans le deuxième long-métrage de Hélène Fillières, il faut bien l'avouer. Mais pas seulement. Le film décrit le parcours d'une combattante décidée à se faire une place dans un milieu très masculin -le couplet féministe n'est pas si appuyé que cela, malgré tout- mis en scène avec un certain goût pour les grands angles et les scènes muettes. Film reposant donc, sans beaucoup de dialogues ni de scènes d'action, qui octroie une large place aux silences (de la mer ?) et aux regards. Justement, Hélène Fillières insiste beaucoup sur les yeux bleu marine (clairs en vérité mais l'expression est de circonstance) de la jolie Diane Rouxel qui n'a pas qu'un frais minois et révèle un talent d'actrice magnifique. Et il faut de la prestance pour résister à la pression face à un Lambert Wilson toujours aussi magnétique dans un rôle de taiseux hiératique dépassé par ses sentiments. Sans trop céder à la tentation de la bluette amoureuse, le film flirte quand même dangereusement avec l'épanchement sentimental, via les non-dits et les expressions de gêne, sans tomber tout à fait dans la romance pour midinette. Après, on se fiche un peu que le film ne soit pas vraiment réaliste et offre une vision un peu trop idéaliste de la Marine. C'est du cinéma et Volontaire n'a rien de la purge mièvre que l'on redoutait un peu.

 

Volontaire.jpg

 

Classement 2018 : 67/119

 

La réalisatrice :

220px-Hélène_Fillières_Deauville_2013.jpg

 

Hélène Fillières est née le 1er mai 1972 à Paris. Elle a réalisé Une histoire d'amour.


07/06/2018
0 Poster un commentaire

Le prépuce et le taureau (Trois visages)

3665165.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Comme c'est dramatique d'être interdit de tournage dans son propre pays. Et que de trésors de ruse et d'inventivité doit faire preuve Jafar Panahi pour pouvoir exercer son art en Iran. Pour le spectateur, se pose alors un dilemme : Trois visages peut-il être reçu sans prendre en compte cette dimension ou faut-il juger en faisant abstraction de cette donnée ? Au moins, on peut comparer avec Taxi Téhéran et Trois visages est moins immédiatement séduisant, et c'est vrai aussi en se souvenant de Hors Jeu, par exemple, ne serait-ce que parce que son scénario, pourtant récompensé à Cannes, n'est qu'un prétexte pour Panahi pour ausculter l'état de son pays et, au-delà de l'enquête qui sert de base au récit, à faire état d'un certain nombre de constations sur un ton volontiers ironique quand ce n'est pas comique. En cela, et même quand il évoque sa propre condition de cinéaste empêché, il est assez différent d'un Rassoulof, beaucoup plus en colère. Trois visages manque sérieusement de rythme et se révèle assez languissant alors qu'il aborde le sujet du machisme ambiant, que ce soit dans une province turcophone ne change rien à l'affaire, soit de façon directe (le frère éructant), soit de manière symbolique (le prépuce enveloppé, le taureau blessé). En se décentralisant loin de Téhéran, Panahi rend aussi un hommage au maître Kiarostami, certains de ses plans rappelant par leur cadrage plusieurs films de l'auteur du Goût de la cerise. Trois visages est plein de petites choses agréables dans un film dont on pourrait plus facilement retenir les connotations pittoresques que le fond lui-même. Le type même du film qu'on aurait adoré aimer davantage et qui ne laisse pas une trace aussi durable qu'on l'espérait.

 

Trois_visages.jpg

 

Classement 2018 : 70/118

 

Le réalisateur :

 

MV5BMjA2ODAyMzE3NF5BMl5BanBnXkFtZTYwMjQ5MTk1._V1_UX214_CR00214317_AL_.jpg

 

Jafar Panahi est né le 11 juillet 1960 à Téhéran. Il a réalisé 9 films dont Le cercle, Hors jeu et Taxi Téhéran.

 

 

 


06/06/2018
0 Poster un commentaire

Le pas si joli mois de mai

La_Revolution_silencieuse.jpgEn_guerre.jpgSenses_1_2.jpgEverybody_Knows.jpg

Dominé par quelques sorties de Cannes, le mois de mai s'est révélé un peu chiche en bonnes surprises, du moins à mon goût. Deux films seulement entrent dans mon top 10 : La révolution silencieuse et En guerre, 5 autres entrant dans mes 50 préférés de l'année jusqu'à présent. Tout ceci est un tantinet décevant.

 

Mon classement au 3 juin 2018 :

 

1. 3 BILLBOARDS
2. CALL ME BY YOUR NAME
3. FOXTROT
4. L'INSULTE
5. THE THIRD MURDER
6. L'ORDRE DES CHOSES
7. LA REVOLUTION SILENCIEUSE
8. RAZZIA
9. PHANTOM THREAD
10. EN GUERRE


LA FORME DE L'EAU
AVANT QUE NOUS DISPARAISSIONS
LES BONNES MANIERES
L'APPARITION
IN THE FADE
EL PRESIDENTE
JUSQU'A LA GARDE
LA JUSTE ROUTE
JERSEY AFFAIR
LA DOULEUR
PENTAGON PAPERS
THE DISASTER ARTIST
NOTRE ENFANT
CORPS ETRANGER
SENSES
EVERYBODY KNOWS
ABRACADABRA
BRAVO VIRTUOSE
LA NUIT A DEVORE LE MONDE
MEKTOUB, MY LOVE
A L'HEURE DES SOUVENIRS
LA ROUTE SAUVAGE
PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE
L'ILE AUX CHIENS
SEULE SUR LA PLAGE LA NUIT
LES HEURES SOMBRES
TRANSIT
APRES LA GUERRE
KATIE SAYS GOODBYE
LA TETE A L'ENVERS
LA PRIERE
LAND
TESNOTA
WAJIB
MY WONDER WOMEN
CENTAURE
LES ANGES PORTENT DU BLANC
NOBODY'S WATCHING
LOS ADIOSES
50. NICO,1988
MOI,TONYA
PLACE PUBLIQUE
KINGS
HOSTILES
VERS LA LUMIERE
OH LUCY!
MES PROVINCIALES
WONDER WHEEL
LADY BIRD
MIRACLE
UNE ANNEE POLAIRE
LA VITA POSSIBILE
COMME DES ROIS
SONATE POUR ROOS
LAST FLAG FLYING
LE RETOUR DU HEROS
FROST
CANDELARIA
CAS DE CONSCIENCE
L'HOMME QUI TUA DON QUICHOTTE
THE RIDER
IL FIGLIO, MANUEL
LES GARCONS SAUVAGES
VENT DU NORD
UNE FEMME HEUREUSE
LES DESTINEES D'ASHER
JE VAIS MIEUX
MANHATTAN STORIES
STRONGER
THE LAST FAMILY
DOWNSIZING
EVA
INDIVISIBLES
L'ECHAPPEE BELLE
MOBILE HOME
BATTLESHIP ISLAND
FORTUNATA
L'AMOUR DES HOMMES
MALA JUNTA
NORMANDIE NUE
LE GRAND JEU
DON'T WORRY HE WON'T GET FAR ON FOOT
RETOUR A BOLLENE
LUNA
READY PLAYER ONE
LA BELLE ET LA BELLE
LA MORT DE STALINE
LA CAMERA DE CLAIRE
DAPHNE
100. CARNIVORES
LE 13H17 POUR PARIS
GUEULE D'ANGE
ENGLAND IS MINE
WINTER BROTHERS
MADEMOISELLE PARADIS
COEURS PURS
MADAME HYDE
CORNELIUS, LE MEUNIER HURLANT
LE JOUR DE MON RETOUR
ESCOBAR
GASPARD VA AU MARIAGE
MARIE CURIE
JESUS -PETIT CRIMINEL
UNE SAISON EN FRANCE
SI TU VOYAIS SON COEUR
MANIFESTO
MARIE MADELEINE

 

Plaire_aimer_et_courir_vite.jpgLes_anges_portent_du_blanc.pngLos_adioses.jpgMiracle.jpg

Et en juin ? Rien d'exceptionnel, a priori. J'attends notamment Trois visages, La mauvaise réputation, Désobéissance, 3 jours à Quiberon, How to talk to Girls at Parties, Un couteau dans le coeur et Ma fille.


04/06/2018
0 Poster un commentaire

La semaine d'un cinéphile (84)

Lundi 28 mai 2018

 

Que vaut Un couteau dans le coeur, présenté à Cannes, et qui sort le 27 juin ? Vanessa Paradis y joue une productrice de pornos gays aux prises avec le meurtre d'un acteur. Cela a l'air étrange, esthétisant et poisseux. Donc à voir, forcément.

 

Un_couteau_dans_le_coeur.jpg

 

Mardi 29 mai

 

Les avant-premières de La Rochelle sont désormais connues et il y a du très lourd : Une affaire de famille, Dogman, Le poirier sauvage, The House that Jack built, Yomeddine, L'été, Donbass ... Ne restera plus qu'à se concocter un programme à partir des heures de projection qui seront communiquées un peu plus tard. Et ce ne sera pas le plus simple.

 

Dogman.jpg

 

Mercredi 30 mai

 

Depuis Ma vie sans moi et The secret Life of Words, j'ai un faible pour le cinéma d'Isabel Coixet. Hélas, depuis quelques années, ses films n'étaient plus distribués en France (pas assez bons ?). Je la retrouverai avec joie le 7 novembre avec The Bookshop, dans ce qui s'annonce comme une chronique rurale de l'Angleterre de la fin des années 50.

 

The_Bookshop.jpg

 

Jeudi 31 mai

 

Je ne mettrai pas les pieds dans un cinéma cette semaine. Roland Garros n'en est pas la cause. D'après allociné, les plus grosses sorties de mercredi sont dans l'ordre : L'extraordinaire voyage du fakir, Mon Ket, Demi-soeurs et Opération Beyrouth. Aucun d'eux ne risque d'attirer mon attention. Pour Je vais mieux, Une année polaire et Retour à Bollène, c'est différent. Mais j'ai vu le premier à Arras et les deux autres à Alès. Alors, ce n'est pas plus mal, cela me repose, d'une certaine manière.

 

Je_vais_mieux.jpg

 

Vendredi 1er juin

 

Une amie est partie. Elle avait à peine 40 ans. Trop jeune pour mourir. Même si je ne l'avais plus vue depuis longtemps, j'éprouve une telle tristesse. Que reste t-il à ceux qui l'ont connue ? Les souvenirs. Ce n'est rien et c'est beaucoup. Repose en paix, Stéphanie.

 

Les_Souvenirs.jpg

 

Samedi 2 juin

 

Je n'aime pas les anniversaires. Surtout le mien. Encore plus pour me rappeler que je termine une décennie. Je préfère me replonger dans des films plus vieux que moi (c'est possible !).

 

Les_Vieux_de_la_vieille.png

 

Dimanche 3 juin

 

Rivers, Dréville, Gleize, Noé, Calef, Billon, Lampin, De Canonge, Paulin ... Des cinéastes obscurs et oubliés qui n'ont pas commis que des merveilles mais qui chacun à leur façon parlent d'une France disparue. C'est étrange, cette nostalgie que j'ai de plus en plus pour une époque que je n'ai pas connue.

 

L_embuscade.jpg


03/06/2018
2 Poster un commentaire

Carrousel de vieux films (Juin/1)

41523.jpg

 

La fausse maîtresse, André Cayatte, 1942

Vaguement inspiré du roman de Balzac, La fausse maîtresse est le premier film d'André Cayatte, qui a fait ses armes comme scénariste. C'est la firme Continental qui produit, les occupants allemands souhaitant avant tout distribuer des produits de divertissement au public français. Bien que plus ou moins renié par son auteur, le film se distingue par sa légèreté élégante, riche en rebondissements, quiproquos et mensonges, dignes d'un vaudeville. Les à-côtés pittoresques de la petit ville confèrent à créer une ambiance amusante avec l'équipe de rugby et les personnages du cirque ambulant dont l'acrobate vedette et amoureuse incarnée par une Danielle Darrieux pétillante et insolente. A ses côtés, Lise Delamare et Bernard Lancret sont de parfaits faire-valoir.

 

41786.jpg

 

Les amants de Tolède, Henri Decoin, 1952

Ah, le mauvais film que voilà ! Cette espagnolade, censée être une adaptation de Stendhal est d'un ennui achevé dès les premières minutes. L'intrigue ressemble vaguement à un épisode de Zorro, un très mauvais, avec ses rebelles à l'autorité d'un tyran sanguinaire. Deux grands acteurs : Alida Valli et Pedro Armendariz, doublés cela va de soi, houent sans conviction des dialogues et des situations d'une insigne pauvreté. Seul point digne d'intérêt : la présence d'une jeune Françoise Arnoul, que l'on reconnaît à peine et qui a hérité d'un rôle in peu substantiel. Elle montre déjà un vrai talent, malgré son peu d'expérience, contrairement au héros de l'histoire, incarné par François Gendry, acteur très limité. Decoin avait-il besoin de payer ses impôts pour réaliser une telle incongruité ? C'est vraisemblable.

 

13807.jpg

 

Montmartre-sur-Seine, Georges Lacombe, 1941

Tourné par Georges Lacombe en 1941, Montmartre-sur-Seine ne figure pas parmi les meilleurs films du réalisateur du Dernier des six, loin de là. Pourtant, cet hommage au village de Montmartre possède un petit charme très désuet. Piaf en est la figure principale et si son jeu d'actrice ne suscite guère l'enthousiasme, ses fréquents passages sur scène montrent un peu du charisme de ce petit bout de femme, cette fleur de pavé à la tristesse légendaire. Pour le reste, le scénario chemine au milieu d'amours contrariées, ce qui en soit n'a rien de répréhensible et confère au film une mélancolie prégnante. Sacrés cœurs de Montmartre ! L'interprétation délicate de Jean-Louis Barrault, amusante de Paul Meurisse et monolithique du bellâtre Henri Vidal participe de la modestie générale d'un long-métrage qui n'a d'autre prétention que de divertir et d'émouvoir, un peu, en ces temps très difficiles.

 

35590.jpg

 

Annette et la dame blonde, Jean Dréville, 1942

Adapté d'une nouvelle de Simenon par Decoin, Annette et la dame blonde est le 9e film produit par la Continental, le seul que Jean Dréville pour la firme. La marseillaise Louise Carletti, révélée par Les gens du voyage à 15 ans, y interprète une jeune écervelée, symbole un brin caricatural de l'éternel féminin. Cette tornade brune enchante tout le film même si les autres acteurs, à commencer par le déclinant Henri Garat, ont du mal à suivre le rythme. On remarque Simone Valère dans un petit rôle. Le film est charmant et trépidant et fourmille malgré son intrinsèque modestie d'une multitude de jolies idées de mise en scène. Un divertissement parfait, à l'américaine, pour les spectateurs de la rude période de l'Occupation.

 

23358.jpg

 

Jeu de massacre, Alain Jessua, 1967

Le meilleur d'Alain Jessua, cinéaste inclassable, se retrouve dans ses deux premiers films, La vie à l'envers et Jeu de massacre. Ce dernier laisse tout de même un petit goût frustrant car les ingrédients contenus dans le scénario ne fonctionnent pas complètement à l'écran, par manque d'audace peut-être. Il reste tout de même un film avec une ambiance entre Blier et Chabrol, le côté sixties en plus, avec les illustrations de l'excellent Guy Pellaert. Comme dans le premier film de Jessua, il y est question encore d'un personnage en proie à un certain délabrement mental, qui en l'occurrence essaie de réinventer sa vie à l'imitation de celle du héros de BD créé par son ami et son épouse. Michel Duchaussoy est remarquable, Claudine Auger brillante et Jean-Pierre Cassel en retrait, bien que finalement le plus retors de tous. Dommage que l'alliance de cynisme, de fantaisie et d'humour n'arrive pas totalement à fasciner sur la longueur.


02/06/2018
0 Poster un commentaire

Décevantes retrouvailles (Retour à Bollène)

4450178.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Pour son premier film en tant que réalisateur, Saïd Hamich, principalement producteur jusqu'alors, a voulu montrer comment le social peut influer sur l'intime à travers un personnage qui a quitté sa ville dans laquelle il ne se voyait aucun avenir. Retour à Bollène est aussi le portrait d'une cité du sud-est de la France sinistrée au fort taux de chômage, gouvernée par l'extrême droite, et avec de nombreux maghrébins vivant dans de grands ensembles délabrés. On s'attend à un film politique mais ce n'est pas tout à fait le cas, du moins pas exclusivement et pas de façon purement documentaire, le film s'attachant plutôt aux pas de son héros qui a pratiquement coupé tout lien avec sa famille et avec son milieu d'origine. La scène de ses retrouvailles avec son père, avec lequel il n'a plus de contacts, devrait constituer le moment le plus intense de Retour à Bollène mais elle tombe hélas presque à plat, décevante. Avec sa durée de 68 minutes, le film n'a pas le temps de nous accrocher suffisamment à une histoire qui reste comme en suspens, plus intéressante dans ce qu'elle promet que dans ce qu'elle montre, laissant finalement sur une grande frustration.

 

Retour_a_Bollene.jpg

 

Classement 2018 : 93/117

 

Le réalisateur :

R62167.JPG

 

Saïd Hamich est né le 2 août 1986 à Fès. Il a produit de nombreux films.


01/06/2018
0 Poster un commentaire

Concerto en dos mineur (Je vais mieux)

4070198.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Sur une filmographie d'une dizaine de titres, Je vais mieux n'est que la troisième comédie de Jean-Pierre Améris. Elle est presque du calibre de Les émotifs anonymes, un poil en-dessous, peut-être. Le film est adapté d'un roman de David Foenkinos qui prend le prétexte du mal de dos pour ratisser large sur les inquiétudes du mâle français avant la cinquantaine. Tout y passe : le couple, l'amitié, le travail, avec ce satané mal du siècle pour cristalliser toutes les névroses plus ou moins prononcées. Le scénario ne manque pas de munitions et l'on passe plutôt un bon moment devant les affres d'un héros mal en point, dont le principal trait de caractère est justement de ne pas en avoir assez (de caractère). Les péripéties médicales, d'IRM en scanner, en passant par la magnétiseuse, ne manquent pas de sel mais peut-être un peu de poivre tant la mise en scène reste d'une sagesse intégrale au service d'une narration rythmée mais sans grands temps forts. Elmosnino porte le film sur ses épaules, parfaitement crédible et avec justesse. Pas une symphonie mais un petit concerto en dos mineur. Allegro ma non troppo.

 

Je_vais_mieux.jpg

 

Classement 2018 : 77/116

 

Le réalisateur :

042684.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Jean-Pierre Améris est né le 26 juillet 1961 à Lyon. Il a réalisé 11 films dont C'est la vie, Les émotifs anonymes et Marie Heurtin.


31/05/2018
0 Poster un commentaire