Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Europe du Nord


L'effervescence d'une ville (Le messager du Nord)

Quasi inconnu en France, Ulf Peter Hallberg, 71 ans, dit dans sa postface du Messager du Nord sa fascination pour l'illustre écrivain de son pays, August Strindberg, auquel son livre précédent était d'ailleurs consacré (L'ombre de Strindberg dans le Paris du Nord), premier volet d'un projet de triptyque. Voici donc le deuxième, dans une traduction parue chez Gallimard, et qui élargit la focale autour de l'auteur suédois, en prenant en compte la vie culturelle de Copenhague, entre 1887 et 1889, à une époque où la capitale danoise se rêvait comme le Paris du Nord. Œuvre de fiction très documentée, Le messager du Nord décrit l'effervescence d'une ville et le séjour du "névrosé' Strindberg, imprévisible, misogyne et génial, dont la pensée épouse alors, peu ou prou, celle de Nietzsche. C'est sous forme de chronique, tragi-comique, que Hallberg nous conte ses faits et gestes, à une période où il écrit Mademoiselle Julie, entouré d'une foule de personnages, certains réels et d'autres non. Au départ, on est un peu déstabilisé par la forme du livre et ses nombreux protagonistes, avant d'en apprécier la suave dérision, teintée de tendresse pour cet écrivain hors normes dans une époque existentialiste avant la lettre, celle également d'une remise en question des modèles sociaux, à commencer par celui du mariage.

 

 

L'auteur :

 

Ulf Peter Hallberg est né le 4 décembre 1953 à Malmö (Suède).

 


10/03/2025
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Une Lada dans un chalutier russe (Les lendemains qui chantent)

C'est une impression ou les romans d'Arnaldur deviennent de plus en plus durs ? Indriðason se penche une nouvelle fois sur le passé de l'Islande et la fin de l'innocence du pays, symbolisée par la présence américaine, en situant une bonne partie de l'action au moment de la guerre froide, pendant laquelle certains Islandais espionnèrent pour le compte de l'URSS. Dans Les lendemains qui chantent, on trouve donc une Lada dans un chalutier en partance pour la Russie, une poignée de meurtres et des hommes mentalement détruits par les actes commis à cette époque. Et aussi, de nos jours, une figure désormais familière, celle de Konrad, un policier à la retraite qui ne peut s'empêcher de mettre son nez dans de sombres affaires, dont la résolution n'est pas encore avérée. Ceux qui ont lu les "aventures" précédentes du susnommé n'auront pas de mal à y reconnaître les multiples références qui émaillent le livre. Cependant, le chassé croisé entre passé et présent et la noirceur intégrale du roman possèdent peut-être moins de fluidité que dans les opus précédents d'Indriðason, à moins que ce ne soit une espèce de lassitude qui surgit devant un univers aussi sordide, où la corruption et le vice se donnent la main. Le savoir-faire du romancier est intact mais la tristesse de son personnage principal et les horribles événements qu'il rencontre donnent au livre une tonalité tellement accablante qu'on n'est pas loin de succomber soi-même à une chape de plomb aussi pesante.

 

 

Un grand merci aux éditions Métailié et à NetGalley.

 

 

 

L'auteur :

 
Arnaldur Indriðason est né le 28 janvier 1961 à Reykjavik. Il a publié 27 romans dont La cité des jarres, Hypothermie, Passage des ombres et Les fantômes de Reykjavik.

 

 


09/02/2025
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Appel sans réponse (Mère est-elle morte)

Si la maman de Johanna avait répondu au premier appel téléphonique de sa fille, le roman de Vigdis Hjorth aurait été tout autre et ne nous aurait pas plongé dans l'obsession urticante d'une femme, proche de la soixantaine, peintre reconnue, qui revient dans sa ville natale, en Norvège. Oubliez le maman écrit plus haut, il n'est question que de "mère" dans le récit de Johanna, qui fait un peu froid dans le dos, et jamais de l'attendu "ma mère." Il y a un passif derrière tout cela, évidemment, qui remonte au départ sans avertissement de la narratrice, pour les États-Unis, afin d'éviter une existence déjà écrite d'avance. Il n'y a pas de contrechamp aux dires de Johanna, qui s'étirent comme un monologue qu'il n'est pas interdit de juger répétitif, même si des bribes d'enfance reviennent à la surface et si la fille imagine ce que doit penser et même comment vit cette mère, qui ne répond pas aux appels téléphoniques. C'est une sorte de névrose que le lecteur subit sans pouvoir s'échapper, une hantise et une idée fixe qui débordent des pages et qui interrogent, bien entendu, sur les relations mère/fille ou, plus largement, sur celles entre enfants et parents, mais le roman aurait vraisemblablement été beaucoup plus efficace et bouleversant, s'il avait été réduit de moitié et ainsi évité de lasser par ses répétitions et cette volonté trop évidente de se taper la tête contre les murs, encore et encore. Ceci n'est qu'un ressenti personnel après une lecture qui a fini par devenir une torture jusqu'à une conclusion convenue.

 

 

L'auteure :

 

Vigdis Hjorth est née le 19 juillet 1959 à Oslo. Elle a publié une trentaine de livres dont Héritage et milieu.

 


06/02/2025
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Après l'agression (Je ne veux pas)

Miriam ressasse. Sans cesse. Cette jeune mère voulait profiter d'une soirée avec une amie. Elle a trop bu, a cherché un taxi et puis l'irréparable s'est produit. Un événement qui bouleverse sa vie en profondeur, va lézarder son couple, détruire sa confiance en elle et faire réapparaître ses traumatismes d'adolescente suicidaire. C'est Eva Aagaard, autrice danoise qui écrit mais l'on a l'impression que c'est Mariam qui se livre à nous corps et âme, sans filtre, confiant ses doutes, ses peurs et ses interrogations. Effacer sa culpabilité (a t-elle encouragé sans le vouloir son agresseur ?), se convaincre de son non consentement (Je ne veux pas, elle l'a dit, plusieurs fois), se décider à porter plainte (mais peut-être n'est-ce pas un viol puisqu'elle ne s'est pas débattue ?) : oui, Miriam ressasse et elle a désormais le sentiment de ne plus occuper le lieu où elle se trouve, car elle se trouve souvent en pensée dans la cave où a eu lieu ce ... Et puis il y a les autres, son époux, son bébé, son frère, sa meilleure amie, la police. Tout le monde compatit mais la juge, aussi, dans une société où une femme se doit d'être irréprochable, comme mère et comme épouse. Alors, Miriam se cherche et à vrai dire, on a peur pour elle. Qu'elle craque, qu'elle continue à penser, comme elle fait parfois, qu'elle ne vaut rien. Les phrases sont courtes, les chapitres également, et le style de Eva Aagaard reste simple mais terriblement dense pour décrire les états d'âme de cette femme en détresse dont on voudrait tenir la main pour l'aider à ne plus avoir d'obsessions qui la hantent, à ne plus refaire sans arrêt le film de son cauchemar. Le roman se termine de manière ouverte, mais avec peut-être un peu d'apaisement à venir, même si Miriam, elle, n'oubliera pas. Nous, non plus, à notre échelle.

 

 

L'auteure :

 

Eva Aagaard est née au Danemark. Elle a publié 2 livres.

 


19/11/2024
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Des harengs et des hommes (Soixante kilos de soleil)

Ah l'Islande, ce pays extravagant où il est fréquent d'y expérimenter les 4 saisons en une seule journée ! Et celui où, dit-on, la moitié de la population écrit et l'autre moitié lit. Évacuons les clichés mais admettons sans détour que la littérature islandaise recèle tout de même un tas d'auteurs passionnants et pas seulement dans le domaine du polar. Soixante kilos de soleil commence et se termine par une avalanche et les caprices de la nature font partie du rude quotidien d'habitants épinglés dans le roman à la veille du basculement vers le XXe siècle, qui sera celui de l'ouverture de l'île au monde. L'Islande, toujours dans le giron du Danemark, va du jour ou lendemain bénéficier de la pêche au hareng, réalisée non par eux-mêmes, peu sensibles au charme de ce poisson méprisé mais par des marins norvégiens (dont le pays appartient alors à la Suède, soit dit en passant) qui voient une aubaine dans la prolifération de ces bestioles amoureuses des mers froides, près des côtes de l'Islande. Très documenté sur l'histoire de son pays, Hallgrímur Helgason fait son miel de la description de l'arrivage des premiers tonneaux de harengs dans un fjord au nom imprononçable et de leur traitement, de l'éviscération à la salaison, avec un sens de l'épopée absolument renversant. Tout le reste dans le roman est à l'avenant, exacerbé et épidermique, des phénomènes climatiques, donc, aux tragédies concomitantes, en passant par les amours tumultueuses de ses personnages. C'est que non content d'être un roman historique et social exaltant, Soixante kilos de soleil se caractérise par son humour piquant et moqueur qui n'épargne surtout pas les habitants de son beau pays. Picaresque, parfois rabelaisien, et souvent désopilant, le livre est annoncé comme le premier volet d'une trilogie qui va remonter le cours de l'histoire islandaise moderne. De quoi frétiller d'aise, à l'aune de cette réjouissante mise en route.

 

 

L'auteur :

 

Hallgrímur Helgason est né le 18 février 1959 à Reykjavik. Il a publié 5 livres en français dont 101 Reykjavik et La femme à 1000°.

 


24/06/2024
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La nuit de l'ogre (Fille, 1983)

En 1983, Linn Ullmann a 16 ans et vit avec sa mère (Liv Ullmann) à New York. Son père, le célèbre cinéaste Ingmar Bergman, elle ne le voit que de manière épisodique. Près de 40 ans plus tard, devenue l'une des plus grandes autrices scandinaves, la jeune fille qu'elle a été vient lui "demander des comptes" sur ce qu'il s'est passé à Paris, une nuit de janvier 1983, avec un "grand" photographe de l'époque. Fille, 1983 sera donc un récit, davantage qu'un roman, celui des souvenirs douloureux d'une femme d'une cinquantaine d'années, qui essaie de reconstituer des faits en endossant les pensées de celle qu'elle fut et qui n'a jamais pu mettre de mots sur un traumatisme d'adolescence, qui a été longtemps dissimulé sous forme de déni. Viol, emprise, consentement : l'autrice n'emploie jamais ces termes pour expliquer ce qu'elle a vécu et subi. Elle cherche la précision, tout en tâtonnant entre le présent, après la période des confinements, et le passé, enfoui et dans lequel elle éprouve la nécessité impérieuse d'y revenir. Linn Ullmann n'a pas choisi la facilité, dans un constant va-et-vient temporel, en cherchant à exprimer les sentiments d'une jeune fille confrontée à la perte de l'innocence et à la naissance d'un mal-être qui ne cessera de la poursuivre, plutôt qu'à accabler son bourreau. Une drôle d'époque que ces années 80 où des messieurs d'un certain âge jouissaient sans état d'âme de leur pouvoir sur le corps de filles naïves et confuses. Loin de se soumettre à une quelconque radicalité, Fille, 1983 est un livre qui explore les territoires de l’ambiguïté et de la fragilité, dans une catharsis très personnelle, avec parfois les écrits des autres, Duras et Ernaux, par exemple, pour se sentir plus proche d'une communauté de femmes abîmées par l'insoutenable désir d'ogres, au sourire faussement tendre.

 

 

L'auteure :

 

Linn Ullmann est née le 9 août 1966 à Oslo. Elle a publié 7 livres dont Vertiges, Miséricorde et Je suis un ange venu du Nord.

 


28/05/2024
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Créatures sauvages (Les filles du chasseur d'ours)

Les filles du chasseur d'ours, un nouvel avatar du genre de Nature Writing, très à la mode, ces temps-ci ? Pas vraiment, car ce récit d'émancipation féroce en dynamite les piliers, montrant un environnement hostile et la difficulté de vivre ensemble au sein d'un petit groupe, loin de la civilisation, fût-il composé de sept sœurs, héritières d'un père qui leur a appris à se méfier de la société. Le livre de la Suédoise Anneli Jordahl ne fait pas dans la dentelle avec ces jeunes femmes livrées à elles-mêmes, au sein d'une hiérarchie imposée qui encourage la rébellion de certaines, eu égard aux caractères très dissemblables de ces héroïnes. L'autrice ressuscite au passage le souvenir du regretté Arto Paasilinna, qui nous a enchanté durant de nombreuses années. Mais la manière de Anneli Jordahl est bien plus corsée, la vulgarité ne lui pas peur, alors que l'humour, robuste, emplit des pages où l'on s'ennuie jamais des moments passés auprès de ces rebelles qui boivent, fument et éructent, au nez et à la barbe des bêtes de la forêt primitive finlandaise, non loin de la frontière suédoise, à 150 km des premiers voisins. Chacun tirera les enseignements de ce retour à la nature forcené, avec une dernière partie de roman moins ébouriffante mais toujours passionnante, où la domestication de ces sauvageonnes emprunte des chemins évidemment pas orthodoxes. Anneli Jordahl a écrit bien d'autres romans, pas encore traduits en français, qui le seront peut-être à l'avenir , pour permettre de découvrir si Les filles du chasseur d'ours, à la santé tonitruante, marque une exception dans l’œuvre de l'écrivaine ou, au contraire, trace une continuité dans le peu politiquement correct. A suivre, espérons-le.

 

 

L'auteure :

 

Anneli Jordahl est née le 28 juin 1960 à Östersund (Suède). Elle a publié une quinzaine de livres.

 


19/03/2024
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Noir comme le passé (Les Parias)

Faut-il encore utiliser le terme de polar pour évoquer Les Parias, d'Arnaldur Indriðason ? Oui, parce qu'il y a bien des meurtres du passé, sans coupable encore identifié, à élucider, à commencer par celui qui hante le héros du roman, à savoir celui de son père. Une obsession qui a parcouru les livres précédents consacrés à Konrad, policier à la retraite, et qui pourrait enfin trouver son dénouement ici, ou peut-être pas. Mais plus que de polar, il serait juste de parler de roman noir, ou glauque si vous préférez, avec une atmosphère à couper à la scie. Le livre est moins facile d'accès et fluide que d'autres de l'auteur, qui n'hésite pas à basculer à moult reprises dans des flashbacks datant des années 70 en Islande, une époque plutôt rude pour certaines populations défavorisées alors même que les trafics se multipliaient, en lien avec la présence de la base américaine (un sujet que Indriðason a largement documenté dans ses livres précédents). Dans ce dialogue permanent et cependant brumeux entre présent et passé, l'auteur aborde entre autres la vie clandestine des homosexuels au siècle passé et d'innommables actes pédophiles. Dans ce climat sordide, Konrad, obnubilé par l'assassinat de son infâme géniteur, ne prend pas de gants avec les rares témoins d'une époque révolue et s'obstine pour parvenir à une (des) vérité (s) ensevelie(s) par le passage du temps. Le savoir-faire de l'écrivain est indéniable mais sa tendance à l'exploration des ténèbres de l'âme humaine a quelque chose d'inquiétant. Heureusement, que de temps à autre, il se permet des escapades plus légères, comme dans le récent et merveilleux Le roi et l'horloger.

 

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié.

 

 

L'auteur :

 

Arnaldur Indriðason est né le 28 janvier 1961 à Reykjavik. Il a publié 26 romans dont La cité des jarres, Hiver arctique, Passage des ombres et Le roi et l'horloger.

 

 

 


20/01/2024
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Au train où vont les choses (Prochain arrêt)

Après Les Survivants, une histoire de fratrie, dans une veine située entre Tchekhov et Bergman, Prochain arrêt, le deuxième roman de Alex Schulman, raconte à nouveau l'histoire d'une famille, se rapprochant encore davantage de son compatriote et cinéaste suédois. Comme dans son premier livre, l'auteur a singulièrement complexifié sa forme, avec des personnages qui prennent le train pour la même destination, à savoir Malma, une petite ville éloignée de Stockholm, mais pas à la même époque. Ils ont tous cependant un lien entre eux, que l'on découvre assez vite, et une existence marquée par la perte et une certaine angoisse de la solitude. Les couples, qui se sont promis de s'aimer toujours, se séparent, et l'enfant, qui croit en la permanence du lien maternel ou paternel, est déçu(e), inéluctablement. La tonalité est mélancolique mais ne manque pas d'une certaine beauté, comme la pluie qui cingle les vitres d'un wagon. Avec sa construction volontairement complexe, le récit recèle un certain nombre de mystères et oblige sans cesse à faire l'effort de se souvenir qui est qui. Ce n'est pas désagréable, comme dans Les Survivants, d'ailleurs, mais un poil artificiel tout de même, avec un nombre imposant de retours en arrière . Qu'aurait donné le même livre s'il nous avait été proposé dans sa stricte chronologie ? Il aurait perdu de son aspect thriller psychologique mais aurait peut-être gagné en densité émotionnelle. Et son pessimisme sur les relations humaines en aurait été encore renforcé. Mais Alex Schulman a préféré son rythme à lui, au train où vont les choses, et le voyage, somme toute, laissera plutôt de bons souvenirs.

 

 

L'auteur :

 

Alex Schulman est né le 17 février 1976 à Skåne (Suède). Il a publié Les Survivants.

 


15/01/2024
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Une Trabant dans un parc (Mon sous-marin jaune)

Jón Kalman Stefánsson est un auteur singulier et son roman autobiographique, Mon sous-marin jaune, ne pouvait être banal, à commencer par sa construction, tout sauf linéaire. Ce voyage dans le temps, notamment celui de l'enfance, est donc chaotique et cahoteuse, comme une balade en Trabant, la voiture du père, en cette Islande de la fin des années 60, au moment où la mère du narrateur s'éteint. C'est l'événement majeur du livre, celui qui induit le passage entre plusieurs strates de réalité, l'une réelle, si l'on ose dire, et les autres imaginaires et fantasmées. Outre l'Islande, entre Reykjavik, Keflavik et la province des Strandir, à partir des années 70, le roman nous transporte sans crier gare jusqu'au Moyen-Orient en l'an 33 ou même, plus loin encore dans le temps, en Mésopotamie. Le talent de l'auteur fait que l'on est parfois déboussolé mais jamais perdu tout à fait, même quand Dieu le père, lui même, à moins que ce ne soit le Démon, intervient comme personnage secondaire, buveur et colérique, à côté d'autres figures inattendues comme Johnny Cash, par exemple. Une mère disparaît et les Beatles se séparent : les deux drames se produisent à quelques mois d'intervalle et perturbent la vie d'un garçon islandais. Incapable de trouver une consolation auprès d'un père qui ne s'intéresse pas à lui, étonnez-vous que notre jeune héros se réfugie dans la chaleur du foyer d'un vieux couple et surtout dans des conversations hautes en couleurs avec des défunts ! Tissé de noir mais traversé de belles plages de tendresse, voire d'humour irrésistible, Mon sous-marin jaune est le livre d'un écrivain qui approche de la soixantaine, jamais remis d'un traumatisme d'enfance, mais qui a finalement trouvé l'équilibre et la sérénité. Au début du livre, de nos jours, le narrateur aperçoit Paul McCartney, son idole, dans un parc londonien. Il aurait bien quelques mots à lui dire mais ce ne sera pas avant 400 pages d'une aventure triste et extravagante à la fois, et qui s'appelle la vie.

 

 

L'auteur :

 

Jón Kalman Stefánsson est né le 17 décembre 1963 à Reykjavik. Il a publié 14 romans dont Entre ciel et terre et Ton absence n'est que ténèbres.

 

 

 


14/01/2024
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