Cinéphile m'était conté ...

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Belgique/Pays Bas


Saveurs et tremblements (L'impossible retour)

L'impossible retour ne l'est pas tant que cela et voici Amélie Nothomb de nouveau au Japon, son pays de cœur où elle n'a cependant pas réussi à s'installer durablement. C'est un carnet de voyage que nous propose l'autrice belge, avec vue sur la nostalgie de ses séjours passés et un émerveillement teinté d'amertume. Un périple court mais intense en sensations, quelque chose qui pourrait s'intituler Saveurs et tremblements. Très égocentré, avec une part fictive inconnue mais sans doute peu épaisse, le récit est très visuel (on imagine assez bien le documentaire qui aurait pu être tourné) et tempéré par la présence de l'amie qui l'accompagne et dont la spontanéité donne quelques couleurs à ce qui s'apparente en définitive peu à un roman. Entre Kyoto et Tokyo, en passant par Nara et le Mont Fuji, au loin, en train, dans le métro, à pied et dans la solitude de sa chambre d'hôtel, Amélie se pose des questions existentielles, se remémore des souvenirs, s'émeut de l'absence d'un père disparu lit Huysmans avec délectation et, pour une fois, délaisse le champagne pour le whisky ou le thé. Quelques anecdotes plus ou moins burlesques parsèment l'intrigue qui se love paresseusement dans cette dizaine de jours passée dans ce Japon tant aimé et qui surprendra toujours. Voilà, il manque peut-être une liste d'adresses au final pour ceux et celles qui voudraient aller sur ses traces mais le livre, assez vite oubliable une fois de plus, s'est avéré distrayant et inoffensif, comme une parenthèse agréable entre deux œuvres bien plus roboratives de la rentrée littéraire. Sayonara Amélie et à l'année prochaine pour un nouveau roman, qui sera moins personnel, ou pas, car après tout, elle a le luxe de pouvoir écrire ce qui lui chante, assurée du succès, sauf anomalie bien improbable.

 

 

L'auteure :

 

Amélie Nothomb est née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Belgique). Elle a publié 32 romans dont Stupeur et tremblements, Soif et Premier sang.

 


24/08/2024
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Une amitié défiée (L'honorable collectionneur)

L'honorable collectionneur n'a pas l'intensité ni le savoir-faire démoniaque des deux premiers romans de Lize Spit, les mémorables Débâcle (son adaptation cinématographique n'était pas à la hauteur) et Je ne suis pas là. La première raison tient sans doute à sa longueur, qui rapproche plutôt le récit d'une novella. D'autre part, le lecteur peut se poser deux questions essentielles à son sujet : primo, est-ce que la narration, autour de l'amitié d'un garçon belge et d'un jeune réfugié kosovar soumise à un défi dangereux, et se positionnant à hauteur d'enfant, se révèle crédible et captivante ? La réponse est oui, en partie, la patte de l'autrice étant cependant reconnaissable sans altérer la fraîcheur de l'ensemble. Et, secundo, est-ce que l'atténuation de la noirceur habituelle des écrits de la romancière flamande diminue son intérêt ? En l'occurrence, la réponse pourrait bien être positive, dans le sens où il est plus difficile de retenir l'attention dans une histoire où des valeurs telles que la confiance, la générosité ou la bienveillance parcourent le livre, qui se révèle a priori moins trouble que les ouvrages précédents de Lize Spit. Sauf qu'il y a tout de même un peu de perversité dans la progression dramatique de L'honorable collectionneur, pour un dénouement pour le moins ambigu. Le livre doit donc être pris pour ce qu'il est : une sorte de parenthèse, douce-amère, avant de revenir à quelque chose de plus dense et vertigineux, comme le sera vraisemblablement le prochain opus de la romancière belge.

 

 

L'auteure :

 

Lize Spit est née en 1988 à Viersel (Belgique). Elle a publié Débâcle et Je ne suis pas là.

 


29/05/2024
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Anvers et contre tout (La femme sauvage)

Anvers et contre tout. Après Trouble, son ébouriffant roman précédent, qui se déroulait dans la capitale flamande, sous occupation allemande, Jeroen Olyslaegers remonte plus loin dans le temps, au milieu du XVIe siècle, toujours dans sa ville de prédilection, avec La femme sauvage. Dans ce nouvel opus, le narrateur, aubergiste désormais exilé à Amsterdam, s'adresse directement à Dieu, lui le maudit qui a perdu trois femmes en couches, et revient sur ses années anversoises, quand son estaminet était le centre de toutes les conversations et de tous les excès. Dire que le livre est foisonnant sonne comme un euphémisme et, bien au-delà de son personnage principal, c'est l'atmosphère de la capitale flamande, au cœur des Pays-Bas espagnols de l'époque, qui tient la vedette. Ville de culture -on y croise Bruegel à plusieurs reprises-, Anvers est surtout traversé par des courants religieux qui se jaugent avant de s'affronter : papistes, calvinistes, luthériens. Le début du roman est exigeant, le temps de s'adapter au style à la fois cru et lyrique de l'auteur et à une narration qui déboussole parfois. Mais les destins de son héros et de sa cité, qui tournent au tragique, vont assez souvent du pittoresque au grandiose, culminant dans la description d'un hiver interminable à pierre fendre et de la "furie iconoclaste" de 1866. Dans un cocktail explosif de fiction et de documentation rigoureuse, l'amour, l'amitié, la violence, l'aveuglement, la trahison, le désir, l'ivrognerie sont les ingrédients d'un récit qui se mêlent en une sarabande furieuse et néanmoins philosophique qui laisse le lecteur épuisé mais comblé et pas loin d'en redemander encore, le bougre.

 

 

L'auteur :

 

Jeroen Olyslaegers est né le 5 octobre 1967 à Mortsel (Belgique). Il a publié 7 livres dont Trouble.

 


21/05/2024
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Aux sources de l'horreur (Mary)

Dites Emily et l'on vous répondra certainement Brontë. Essayez Mary et vous récolterez un long silence ou bien le nom de Higgins Clark mais vraisemblablement pas Shelley. Écrire un futur classique comme Frankenstein, à moins de 20 ans, ce n'est pourtant pas rien même si le plus grand nombre des gens (pas les lecteurs, assurément) croient dur comme fer que Frankenstein est le nom du monstre et non celui de son créateur. Mais passons, le propos de Anne Eekhout dans Mary n'est pas d'analyser l’œuvre littéraire mais d'en rechercher la source dans la jeune vie de son autrice, à travers une documentation solide mais en utilisant surtout les ressorts incomparables de la fiction. C'est ainsi que la romancière néerlandaise alterne deux périodes : un séjour en Écosse d'une Mary adolescente et, plus tard, son passage en Suisse auprès de Shelley et de Byron, notamment, alors qu'elle est devenue mère de famille et pleure la mort de son premier enfant. Le livre ne quitte pas son héroïne d'une seule semelle, nous plongeant dans ses tourments, bonheurs, interrogations et fantasmes, au risque de se faire répétitive et un peu trop insistante dans sa psychologie. Dans le même temps, ses personnages "secondaires" sont très convaincants : une adolescente de l'âge de Mary et un homme qui aurait pu servir de modèle au Dr Frankenstein, en Écosse ; les deux poètes dans la résidence helvète. Si l'on doit choisir, c'est sans doute la plus jeune des Mary qui plaira davantage parce que la plus malléable et naïve encore et surtout parce que c'est là que la romancière doit faire preuve d'imagination, en créant un climat brumeux et équivoque aux confins du fantastique et de l'horreur.

 

 

L'auteure :

 

Anne Eekhout est née en 1981 aux Pays-Bas. Elle a publié 4 romans.

 


01/12/2023
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Fièvre aviaire (Psychopompe)

Après un pavé roboratif et tellement romanesque, comme La ville introuvable de Yu Hua, il n'est pas mauvais d'enchaîner avec un texte court, n'est-ce pas, histoire de retomber sur terre. Alors, pourquoi pas Psychopompe, le nouvel opus d'Amélie Nothomb, la stakhanoviste belge, laquelle a depuis longtemps prouvé qu'elle était experte en concision, accordons-lui ce talent, si tant est que cela en soit un ? En l'occurrence, il est appréciable que ce livre soit aussi bref car il part déjà dans tous les sens et il n'est pas certain que cela aurait été supportable sur 200 ou 300 pages. Qualifier Psychopompe de roman semble un abus de langage, à moins qu'Amélie ait ajouté une certaine dose de fiction à ce récit très personnel, ce qui est possible mais peu probable. L'écrivaine revient donc sur son enfance, au gré des déménagements de son père ambassadeur, et expose sa passion pour les oiseaux, une sorte de fièvre aviaire dont elle essaie d'expliquer in fine la relation avec l'écriture car n'est-ce pas, "écrire c'est voler" (sic). Et sinon, on a droit à quelques pages sur sa période d'anorexie, sur sa fascination pour le Japon et sur la conception de quelques uns de ses romans récents. Sans oublier son père et la connivence post-mortem qu'elle entretient avec lui. Psychopompe ressemble à une sorte de lettre à ses lecteurs, où elle révèle des éléments de vie intime, un mélange de psychologie et de pompe, qui n'est pas la raison du titre du livre, pas de méprise. Si les plupart des textes d'Amélie se lisent vite et sans déplaisir, en laissant une trace plus ou moins longue, son petit dernier, de par son égocentrisme encombrant, n'est pas loin de susciter un ennui poli et embarrassé.

 

 

L'auteure :

 

Amélie Nothomb est née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Belgique). Elle a publié 31 romans dont Stupeur et tremblements, Soif et Premier sang.

 


22/09/2023
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En compagnie d'un mort (Reste)

Ayant débuté en littérature avec un roman brillant et extrême, La vraie vie, toutes les publications ultérieures de Adeline Dieudonné ne peuvent sans doute être jugées qu'à l'aune de ce livre fondateur. Il en fut ainsi de Kérozène, qui a aussi secoué ses lecteurs, il en sera de même avec Reste et son postulat de départ, glauque à souhait, mais facile à résumer. La narratrice a retrouvé son amant noyé et, incapable d'en aviser quiconque, elle choisit de fuir avec le cadavre, tout en écrivant une lettre (suivie d'une deuxième) à l'épouse du défunt. Commence alors le récit d'une sorte d'errance qui va durer plusieurs jours, racontée par le détail, et entrecoupée par de multiples flashbacks sur l'existence menée par l'héroïne pendant et avant sa liaison. Malgré la situation sordide, il y a quelque chose de "logique" dans ce périple macabre, et c'est tout à l'honneur de l'autrice de nous le faire sinon accepter, du moins comprendre, à travers toutes les pensées, parfois contradictoires, de son personnage, et son travail de deuil. La crédibilité du livre est une autre affaire, devant l'absence de réaction rapide de la femme légitime et surtout de la police mais bon, l'on veut bien accepter ce manque de réalisme, d'autant que le roman baigne parfois dans un halo fantastique (les scènes chez la "sorcière", qui sont limite) et s'accompagne assez souvent d'un humour noir bienvenu. Les passages qui concernent l'état du décomposition du mort sont eux désagréablement insistants mais là encore, Adeline Dieudonné se doit de justifier son statut d'écrivaine inconfortable. Sur un autre plan, ses descriptions du couple, idéal ou presque, dans un cas, dysfonctionnel, dans les deux autres, ramène le livre à un classicisme psychologique qui n'a vraiment rien d'original. Le plus gênant, en fin de compte, est que l'héroïne de cette sombre histoire, avec un aspect plutôt égocentré, n'est jamais jugée que par elle-même puisque étonnamment absoute par les autres. Un contrechamp final et bref, avec les mots de l'épouse, n'aurait-il pas créé une échappée bienvenue ? Ceci n'est qu'une remarque personnelle née d'une frustration pour un livre certes intense mais un peu trop enfermé dans sa propre progression dramatique.

 

 

L'auteure :

 

Adeline Dieudonné est née le 12 octobre 1982 à Bruxelles. Elle a publié La vraie vie et Kérozène.

 


16/04/2023
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Dans le fleuve de l'intranquillité (Je ne suis pas là)

Après le très (trop ?) dérangeant Débâcle, la romancière flamande fait son retour avec Je ne suis pas là, tout aussi inconfortable mais encore plus maîtrisé et nettement moins complaisant dans le scabreux, ce que l'on pouvait reprocher à certains passages de son premier livre. Il s'agit ici de l'histoire d'un couple, où la narratrice est confrontée à la maladie mentale de son amoureux, une bipolarité aigüe qui se manifeste par un cerveau en surchauffe et des bouffées paranoïaques épuisantes. Cela fait penser à l'excellent et poignant film de Joachim Lafosse (tiens, encore un Belge), Les Intranquilles, mais dans une version bien plus frénétique et minutieuse. Le livre se situe à la marge du thriller, avec un compte à rebours qui revient à intervalles régulier, jusqu'au dénouement fatal (ou pas). En attendant que sonne le glas, le roman remonte le temps et la manière dont la maladie a grignoté la tête de l'un et rendu la vie infernale à l'autre. Comme c'est cette dernière qui raconte, elle n'omet aucun détail, atteinte elle aussi par une sorte de dérèglement de sa raison, s'interrogeant sans cesse sur le bien fondé de ses propres actes, visant à protéger celui qui partage sa vie, quitte parfois à se mettre elle même en danger. La violence psychologique ne quitte guère les pages de Je ne suis pas là mais Lize Spit nous rappelle sans cesse qu'il s'agit aussi d'une histoire d'amour, éperdue et tragique. Il est également fréquent, mais moins dans les dernières pages, que la romancière use d'un humour noir dévastateur et irrévérencieux, qui desserre pour quelques instants l'étreinte, montrant au passage qu'elle n'a peur de rien et surtout pas de choquer. On peut voir aussi dans Je ne suis pas là un roman formidable de la ville de Bruxelles, avec une topographie précise qui ravira tous les habitants et les amoureux de la capitale belge. Ce livre est comme un long fleuve intranquille, à la séduction abrasive et décapante, qui exprime un talent sidérant d'écrivaine dont on se languit déjà de lire les prochaines folies.

 

 

L'auteure :

 

Lize Spit est née en 1988 à Vierseel (Belgique). Elle a publié Débâcle.

 


06/03/2023
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Au terne de sa vie (Le livre des sœurs)

30 ans déjà que la stakhanoviste Amélie Nothomb répond présente à chaque rentrée littéraire sans faillir : excusez du pneu et chapeau bas ! Avec des romans systématiquement courts qui mêlent légèreté et gravité, dotés de fulgurances stylistiques et/ou narratives qui n'empêchent pas, au final, de se sentir frustré, ne serait-ce que par la brièveté du récit qui a souvent tendance à s'effilocher au fil des pages. Ses livres ne sont pas interchangeables, loin de là, mais il y a un air de famille évident à l'ensemble de ses ouvrages et le ressenti des ses lecteurs, semble en définitive plus lié à l'humeur de ces derniers qu'aux qualités intrinsèques de chacune de ses livraisons. Que dire de son dernier opus si ce n'est qu'il démarre tambour battant et prend immédiatement l'allure d'un conte cruel avec une fillette surdouée et sage dont la vraie douleur est de ne pas être suffisamment considérée par des parents trop occupés à former un couple fusionnel et fatalement égoïste. C'est très agréable à lire, avec cette mélancolie qui gagne la jeune héroïne qui trouve dans son adorable sœur des raisons d'oublier un spleen qui l'envahit parfois, en s'apercevant que son image auprès des autres, à quelques exceptions près, est celle d'une fille "terne" malgré son intelligence pétillante. Et le temps défile, avec plusieurs drames à la clé, qui instaurent l'idée que le monde adulte est toujours décevant et fracasse les grandes espérances (illusions) de l'enfance. A mesure que Le livre des sœurs progresse vers son dénouement, le roman se fait moins dense et original et se termine de manière abrupte, comme c'est souvent le cas chez Amélie Nothomb, comme si elle avait épuisé son temps d'écriture. Dommage, ses personnages ne manquaient pas de moelle et les suivre plus avant dans leur existence aurait été réjouissant. Alors, il est pour quand ce grand roman (par la taille) que nous doit absolument la native d'Etterbeek ?

 

 

L'auteure :

 

Amélie Nothomb est née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Belgique). Elle a publié 32 livres dont Stupeur et tremblements, Cosmétique de l'ennemi, Soif et Premier sang.

 


18/08/2022
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L'algorithme du bonheur (Les Imparfaits)

Dans les romans d'anticipation qui imaginent une société future se voulant "parfaite", l'intrigue repose le plus souvent sur des rebelles au nouvel ordre établi, des résistants décidés à vivre une existence libre, loin des diktats assénés par un régime autoritaire, que ce soit dans un gant de velours ou de fer. C'est aussi le principe de Les Imparfaits du Néerlandais Ewoud Kieft, dont l'action se situe en 2060, mais avec un aménagement subtil : l'histoire de Cas, trentenaire devenu déviant, est raconté par son assistante personnelle, Gena, une intelligence artificielle qui est présente dans son oreille depuis son plus jeune âge et dont l’algorithme sophistiqué la conduit à une fonction de confidente, presque toujours sur un mode sage et bienveillant (cela rapproche le roman de Klara et le soleil de Kazuo Ishiguro, même si les deux livres ont des approches et un style très différents). Cas vit dans le meilleur des mondes hygiéniste, celui de la jeunesse quasi éternelle et de la santé florissante, dans la recherche d'un bonheur quotidien et émollient, alors que, plus globalement, le réchauffement climatique a été maîtrisé et que manger de la viande ou fumer n'est plus une option. Au-delà de la révolte attendue du héros, c'est la "personnalité" de Gena qui fait l'intérêt du livre, avec son caractère presque humain et en même temps soumis à un système de contrôle des individus. Le reproche majeur que l'on peut faire à Ewoud Kieft est d'avoir ajouté une couche explicative avec l'intervention régulière d'un Comité de surveillance qui analyse les raisons de la défection de Cas, à travers le témoignage de Gena. C'est comme si l'auteur avait voulu mettre les points sur les i, tout en sous-entendant, évidemment, que notre société actuelle, de plus en plus dominée par le virtuel et l'artificiel, y compris dans les relations humaines, dérivait peu à peu vers ce modèle. Malgré ce bémol, Les Imparfaits est le plus souvent excitant pour l'esprit, faisant partie de de ces livres qui permettent de s'interroger sur les avancées technologiques du XXIe siècle et de l'érosion du lien social qu'elles impliquent.

 

 

L'auteur :

 

Ewoud Kieft est né le 12 septembre 1977 aux Pays-Bas. Il a publié 2 romans.

 


22/06/2022
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Avec modération (Les choses que nous avons vues)

L'intérêt principal de Les choses que nous avons vues réside dans la description d'un métier nouveau, celui de modérateur de contenu sur une plateforme du Net. Le cahier des charges imposée par leur société sous-traitante, aussi contestable soit-il, permet à ces petites mains virtuelles de supprimer, ou pas, des publications douteuses ou carrément immondes. Dans cette partie documentaire du livre, les conditions de travail et l'absence de soutien psychologique, notamment, y sont parfaitement détaillées par Hanna Bervoets, auteure néerlandaise reconnue mais inconnue en France jusqu'alors. Mais hélas, dans ce court roman, l'on serait bien en peine de trouver autre chose de consistant à se mettre sous la dent, tant la construction en flashbacks d'un récit destiné à un avocat invisible est bien banale, de même que l'histoire sentimentale, tout de même centrale, qui se termine en queue de poisson pour des raisons peu explicites. Visiblement, la romancière avait beaucoup de choses à dire sur le milieu qu'elle décrit mais sa contextualisation au sein d'une fiction très faible (ne parlons pas de la conclusion, bâclée) se révèle très décevante. Un livre à ne pas conseiller sans modération, donc.

 

 

L'auteure :

 

Hanna Bervoets est née le 14 février 1984 à Amsterdam. Elle a publié 8 livres.

 


07/06/2022
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