Afrique
Un mauvais immigrant (Made in Nigeria)
Dans ce printemps où abondent les nouveaux romans d'auteurs nigérians (Obioma, Adichie, Adenle), il semble bien que le livre de Sefi Atta, Made in Nigeria, passe quelque peu inaperçu, alors qu'il est sans doute l'un des deux meilleurs de cette floraison, avec L'inventaire des rêves, dont il se rapproche d'ailleurs par certains côtés. Sefi Atta, après notamment des ouvrages aussi remarquables que Avale et Le meilleur reste à venir, n'avait rien publié depuis plus 10 ans mais elle n'a rien perdu de la finesse de son style, de sa fluidité, de sa vivacité, ni de son talent à créer des personnages attachants, qu'elle traite souvent avec une ironie dévastatrice. Son roman, qui s'intitule The Bad Immigrant en V.O, est écrit à la première personne qui est, en l'occurrence, un père de famille, et ce n'est pas la moindre performance de l'autrice que d'avoir su se glisser avec une crédibilité incontestable dans le costume et la tête d'un homme. Dans sa famille expatriée volontaire aux États-Unis, au tournant du XXIe siècle, aux côtés de son épouse et de son fils et de sa fille, adolescents, le dénommé Lukmon est celui qui a le plus de mal à s'adapter à sa nouvelle vie américaine, incapable, dans un premier temps, de trouver un emploi à sa hauteur, au contraire de sa femme, ou de nouer des amitiés, à l'inverse de ses enfants. Sefi Atta fait montre de beaucoup d'humour pour décrire les actes et les pensées de cet homme instruit qui se croit tolérant alors qu'il est lesté de préjugés et de contradictions, en ce qui concerne la race, le genre, le mariage, l'éducation des enfants, les différences entre les Africains et les Afro-américains, voire même les cheveux des femmes. La romancière manie à part égale la causticité, la fantaisie et la gravité pour dépeindre avec acuité et réalisme l'immigration et l'assimilation, sans jamais verser dans une quelconque caricature.
L'auteure :
Sefi Atta est née en 1964 à Lagos (Nigéria). Elle a publié Le meilleur reste à venir, Avale, Nouvelles du pays et L'ombre d'une différence.
Une guerre picrocholine (Un goût de thé amer)
Belle découverte de l'année 2024 avec Du pain sur la table de l'oncle Milad, Mohammed Alnaas confirme son talent dans Un goût de thé amer, dont l'action se déroule dans un petit village libyen, en 1990, au temps de la toute-puissance du "Guide" du pays, ce triste sire répondant au nom de Kadhafi. L'ouvrage, plus satirique et loufoque que son précédent, décrit une guerre de pouvoir picrocholine, bardé d'une nuée de personnages tous plus pittoresques les uns que les autres, à commencer par le hadj censé arbitrer le conflit et qui cherche surtout à satisfaire son addiction au thé. Ceci dit, en dépit de l'absurdité des affrontements, décrits avec jubilation par l'auteur, le livre en dit beaucoup sur l'état de la nation à cette époque, notamment sur le plan économique, avec ses pénuries régulières de denrées alimentaires dans la coopérative chargée de ravitailler la population. Plus largement, cette comédie humaine évoque aussi la difficulté de vivre en communauté, d'autant plus quand deux camps s'affrontent jusqu'au sang. Écrit autrement, le récit aurait pu verser dans la tragédie, avec quelques morts violentes au bilan, mais Alnaas a préféré l'ironie grinçante, dans un livre où il ne cesse de se moquer de tout le monde, de ses protagonistes, d'abord, mais aussi du lecteur, souvent pris à partie et de lui-même, le narrateur, pour faire bonne mesure.
L'auteur :
Mohammed Alnaas est né le 31 mars 1991 à Tadjourah (Libye). Il a publié Du pain sur la table de l'oncle Milad.
Ce que les femmes désirent (L'inventaire des rêves)
L'inventaire des rêves est-il le meilleur roman de Chimamanda Ngozi Adichie ? Sans doute pas, puisque Americanah semble indépassable (Autour du cou vient juste après) mais peu importe car elle est celle dont on a le plus envie de découvrir le livre, au milieu d'une floraison nigériane printanière abondante : Obioma, Adenle, Atta sont aussi présents au rendez-vous des librairies. L'inventaire des rêves présente successivement le portrait de 4 femmes dont 3 nigérianes, qui vivent ou ont vécu aux États-Unis. Pour ces trois là, c'est leur personnalité indépendante que l'on retient en premier lieu car elles ont de l'argent et un métier et affichent un caractère bien trempé. Avec une certaine fragilité aussi, dans le sens où leurs relations sentimentales ne durent pas, à cause d'hommes bien peu fiables mais peut-être y a t-il d'autres raisons à ces échecs ? On les adore ces héroïnes d'aujourd'hui, avec leurs désirs et leurs défauts et on apprécie surtout leurs échanges et leur manière de se définir comme femmes, noires, nigérianes, avec les libertés de penser et d'agir qu'elles s'octroient dans leur existence, même si c'est au prix d'erreurs ou d'insatisfactions. La quatrième femme est autre, Guinéenne travaillant dans un hôtel de Washington, et victime d'une agression sexuelle dont nul ne peut ignorer à quelle affaire elle se réfère. L'irruption de la "réalité" dans cet ouvrage de fiction ajoute de la gravité à un livre qui ne s'interdit pas la légèreté, y compris dans des thématiques plus lourdes, avec des dialogues finement ciselés et assez souvent drôles. Après une longue absence dans le domaine romanesque, Chimamanda Ngozi Adichie prouve en 650 pages denses mais lues avec gourmandise qu'elle se situe toujours au sommet des écrivaines contemporaines.
L'auteure :
Chimamanda Ngozi Adichie est née le 15 septembre 1977 à Enugu (Nigeria). Elle a publié 10 livres dont L'hibiscus pourpre, Autour de ton cou et Americanah.
Aux portes du désert (La fin du Sahara)
A priori, La fin du Sahara est un polar. Puisque crime il y a, la victime jouissant d'une certaine notoriété, eu égard à sa profession de chanteuse dans un hôtel du sud de l'Algérie, aux portes du désert, et nommé ... le Sahara. Saïd Khatibi situe l'action en 1988 et en profite pour brosser un portrait provincial de l'Algérie, acerbe et piquant, où l'on trouve trafics en tous genres, pénuries et pauvreté, corruption, sans oublier le poids de la religion et de la tradition. Un portrait social sous forme de mosaïque avec beaucoup de personnages, trop peut-être, qui prennent à tour de rôle la parole et tous concernés, peu ou prou, par le meurtre qui vient d'avoir lieu. L'auteur cherche moins le pittoresque qu'un certain cachet d'authenticité pour décrire l'époque, pendant laquelle des manifestations importantes ont lieu dans le pays, les mœurs et les comportements de ses protagonistes, qu'ils soient gérant d'un magasin vidéo, hôtelier, flic, avocate ou mère de famille. L'enquête n'avance qu'à petits pas mais ce n'est pas l'essentiel, l'écriture est déliée et efficace, et l'ambiance est bien celle d'un roman noir, où Los Angeles, par exemple, aurait été remplacée par une bourgade dans laquelle ses habitants ont peu de perspectives d'avenir.
L'auteur :
Saïd Khatibi est né le 29 décembre 1984 à Bou Saada (Algérie). Il a publié 6 livres.
Le cauchemar biafrais (La route qui mène au pays)
Son premier roman était une pure merveille et son deuxième presque aussi remarquable. Après Les Pêcheurs et La prière des oiseaux, l'écrivain nigérian Chigozie Obioma revient avec La route qui mène au pays, un récit qui nous plonge dans une guerre atroce, celle du Biafra, de juillet 1967 à Janvier 1970. Le héros du livre est un jeune soldat engagé dans les forces sécessionnistes malgré lui et qui va découvrir l'horreur mais aussi l'amitié et l'amour, dans un long parcours où il tentera à plusieurs reprises de s'enfuir et frôlera plus d'une fois la mort. Le livre est dur, décrivant les ravages des massacres et de la famine, sans en rajouter, mais avec suffisamment de précision pour comprendre l'étendue du désastre, sachant que le nombre de victimes civiles dépasse largement les pertes militaires. Le personnage principal est attachant mais la répétition des combats se révèle assez fastidieuse et le sentiment d'étouffement presque continuel. Le travail de la traductrice, Mona de Pracontal, peut-être qualifié de monumental, eu égard aux différentes langues pratiquées par les protagonistes, mais la lecture des dialogues, en particulier, reste difficile, malgré le copieux glossaire qui figure en fin d'ouvrage. C'est un livre important mais dont on peut regretter que la densité et l'intensité s'exercent au détriment d'une intrigue qui ne s'avère jamais fluide mais au contraire pesante comme un cauchemar dont on désespère de ne jamais pouvoir sortir.
L'auteur :
Chigozie Obioma est né en 1986 à Akure (Nigeria). Il a publié Les Pêcheurs et La prière des oiseaux.
Dérives à Port-au-Prince (Nation cannibale)
7 ans après La belle de Casa, Nation cannibale marque le retour de In Koli Jean Bofane, l'un des plus grands auteurs africains des dernières décennies, avec notamment Mathématiques congolaises et Congo Inc. Un nouveau livre qui permet de retrouver le style inimitable de l'auteur, que le seul qualificatif de truculent ne suffit pas à caractériser complètement. Pour ausculter l'état du monde, en général, et des relations humaines, en particulier, Bofane n'a peur de rien, usant de la bouffonnerie et de l'ironie vacharde, de même que d'une pointe de surnaturel, pour stigmatiser la folie ambiante. Plusieurs lignes narratives se croisent et les personnages abondent, un peu trop, sans doute, pour ne pas regretter que le chaos soit un peu trop présent, au détriment de la pugnacité d'un récit qui se partage entre Haïti et la République démocratique du Congo. L'écrivain fictif, dont le roman décrit les débordements charnels et abusifs, avec un côté DSK très marqué, aurait mérité que davantage de pages lui soient consacrés, alors que d'autres protagonistes, moins flamboyants, ont aussi droit à de longs passages. Bofane reste cependant toujours aussi caustique et fait participer avec jubilation plusieurs de ses collègues écrivains aux intrigues de Port-au-Prince, de Mabanckou à Trouillot, en passant par Laferrière, évidemment. Et son évocation de la mort, des dérèglements climatiques et des clivages sociaux confirment qu'il reste un citoyen lucide et engagé, derrière son camouflage d'amuseur, amateur de grotesque, et de sorcier, pas dupe de sociétés aux dérives incontrôlables.
L'auteur :
In Koli Jean Bofane est né le 24 octobre 1954 à Mbandaka (République démocratique du Congo). Il a publié 6 livres dont Mathématiques congolaises et Congo Inc.
Du mouvement en Casamance (Etincelles rebelles)
Le polar africain, dites-vous ? Oui, bien sûr, Deon Meyer, en Afrique du Sud, Leye Adenle, au Nigeria, d'autres encore... Et francophone ? Euh, attendez, on me souffle Janis Otsiemi et Moussa Konaté, mais bon, il faut avouer que leur renommée peine à dépasser celle d'un cercle de lecteurs relativement restreint. Avec Macodou Attolodé, un nouveau nom surgit, du Sénégal, précisément, et ma foi, son coup d'essai ne manque pas d'ingrédients bien pimentés. Un roman noir, en tous cas, livré comme une radiographie sans concession d'un pays qui subit, comme beaucoup d'autres sur le continent, hélas, la corruption de la police et de ses hauts dirigeants, ainsi que la présence de plus en plus prégnante de narco-trafiquants, avec les appétits et la violence qui en ruissellent. L'auteur a placé judicieusement l'action de son livre dans la région fort instable de Casamance, ce qui lui permet de donner davantage d'intensité à son intrigue, entre rebelles, francs-tireurs et forces gouvernementales. Le héros du roman, policier intègre s'il en est, est peut-être un peu trop lisse mais ceux qui l'entourent dans ses combats ne le sont point et l'on apprécie, de toute manière, les aspects politiques et sociaux d'un livre qui n'hésite pas à décrire les maux endémiques d'un pays où les inégalités perdurent à grande échelle. A noter qu'un soupçon de surnaturel, vient ajouter un peu d'épices à un récit mouvementé qui ne manquait déjà pas de sel.
L'auteur :
Macodou Attolodé est né en 1991 à Dakar.
Braquage à la sud-africaine (Leo)
Se renouveler tout en restant dans un certain classicisme : à l'instar des meilleurs auteurs de polar, Deon Meyer connaît la recette depuis longtemps et ce savoir-faire lui garantit un lectorat fidèle. Dans Leo, l'on retrouve sans surprise son duo de flics, Gressel et Cupido, un rien déclassés mais toujours efficaces pour mener les enquêtes les plus complexes, mais l'on découvre aussi une belle brochette de personnages pas si secondaires que cela, des baroudeurs sans peur mais pas sans reproche et fermement décidés à tenter le braquage du siècle, d'autant que l'or convoité n'est pas des plus propres. Comme souvent chez l'auteur, une double intrigue se déploie et l'une d'elle nous donne d'ailleurs de l'avance sur l'enquête de Gressel et Cupido, ce qui est évidemment l'un des plaisirs de ce roman policier : voir comment nos héros vont parvenir à leurs fins, après moult fausses pistes et le découragement qui va avec. Côté rythme, Meyer y va crescendo, avec sa maîtrise habituelle, se servant de chapitres très courts et haletants, sur la fin, agencés à la minute près. Le côté humain, dans cette course contre la montre, n'est pas oublié : avec ses policiers, dont l'un va convoler, et avec ses malfrats, dont la femme dans la bande est particulièrement attachante, avec son amour de la nature et son désespoir de la voir de plus en plus saccagée. Et comme toujours, avec Meyer, le livre est un portrait sans fard d'une Afrique du Sud livrée à ses démons : ceux d'hier en héritage, l'apartheid, ceux d'aujourd'hui, qui ne sont pas près de disparaître, la corruption. Dans Leo, il est largement question de la "captation d'État", ce pillage éhonté et systématique réalisé sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), en lien avec la famille Gupta, d'origine indienne. Autant de tristes sires, toujours vivants, qui sont les ombres maléfiques d'un roman qui témoigne de l'état de la précarité d'un pays qui n'entrevoit toujours pas la lumière, au bout d'un tunnel qui semble ne jamais pouvoir finir.
L'auteur :
Deon Meyer est né le 4 juillet 1958 à Paarl (Afrique du Sud). Il a publié 15 romans dont L'âme du chasseur, La femme au manteau bleu et Cupidité.
Une nuit de décembre (Le désastre de la maison des notables)
En voici une petite merveille littéraire de 2024, quoique exigeante, et qui se déguste avec gourmandise, une fois dissipé le brouillard des premiers chapitres. Oui, il y a énormément de personnages dans Le désastre de la maison des notables et 11 récits de 10 personnages qui tournent tous, en cercles concentriques, autour d'une nuit particulière de décembre 1935, à Tunis. Sexe, mensonges et vie des hauts (notables) sont au programme de cette fresque familiale qui rappelle par son épaisseur, son ironie, sa cruauté et sa subtilité narrative quelques-uns parmi les meilleurs romans indiens contemporains (de Vikram Seth, par exemple). Chaque "témoignage" révèle une partie du secret de cette nuit scandaleuse, complétant ou contredisant, cela dépend, des faits que l'on connaît déjà. Ainsi, à la manière du célèbre Rashomon, de Kurosawa, certaines scènes nous sont présentées à plusieurs reprises, sous des angles différents. Mais chacun des chapitres englobe également d'autres histoires, telles des poupées russes, qui nous éclairent sur près d'un siècle d'histoire politique et sociale de la Tunisie, en général, et sur les années 30, en particulier. Moult sujets y sont abordés à travers le prisme de deux familles privilégiées, l'une conservatrice et l'autre progressiste : le poids de la colonisation, le racisme, la religion, l'homosexualité, la polygamie, les clivages sociaux, le mépris des classes supérieures, l'esprit de rébellion, la condition féminine, etc. De manière très astucieuse, l'autrice, Amira Ghenim, mélange personnages fictifs et réels, accordant la plus grande place à Tahar Heddad, penseur, écrivain, syndicaliste et homme politique, stigmatisé en son temps puis réhabilité au début du règne de Bourguiba. Dans cette comédie humaine qu'est Le désastre de la maison des notables, magnifiquement construite de façon acrobatique, l'intérêt va crescendo, avec une jolie pirouette finale qui ne laisse pas sur sa faim mais autorise, au contraire, à s'interroger sur les zones d'ombres que la romancière a laissé volontairement, comme une suprême liberté accordée à ses lecteurs.
L'auteure :
Amira Ghenim est née en 1978 à Sousse (Tunisie). Elle a publié 3 romans.
Du sang, de la terreur et des larmes (Houris)
Houris est un cri ininterrompu, sur plus de 400 pages, qui remémore une époque abominable, qu'il est interdit d'évoquer aujourd'hui, en Algérie, cette décennie noire, que les autorités embaument dans un silence assourdissant. Comme un symbole, et le roman de Kamel Daoud en est chargé, ce cri est celui d'une femme muette, égorgée durant cette période, qui en a réchappé par miracle et qui en conserve un souvenir terrible sur le corps, sous forme de "sourire." Son monologue emplit une grande partie de Houris, complété par deux autres, donnant au livre cette scansion particulière, luttant contre l'oubli, ravivant les douleurs, soumettant les cicatrices de nouveau, à la lame du couteau. Du sang, de la terreur et des larmes. Daoud fait se heurter son sujet à celui de la condition des femmes dans son pays, de nos jours comme hier, et au poids d'une religion qui anesthésie la liberté et la résistance. Houris est à la fois un requiem et un réquisitoire et l'auteur prend évidemment un risque inconsidéré pour sa propre sécurité mais il est impossible de ne pas sentir qu'il lui était vital d'écrire et de témoigner, à sa manière, dans un récit où la poésie rencontre l'épouvante, dans un tableau sans concession de la violence humaine, quand elle atteint son paroxysme. D'aucuns argueront que le livre est difficile d'accès ou exigeant. Peut-être. Mais son principal écueil est son inventaire de l'horreur qui passe par une certaine redondance, comme une longue agonie où les souffrances se répètent à l'envi, dans une nuit sans fin. En atténuant son hyper-symbolisme et en réduisant sa logorrhée, le roman aurait sans doute gagné en efficacité, en une cinglante concision. Mais c'est ainsi que Kamel Daoud a voulu Houris, comme un long chemin de haine et de sévices, et qui sommes-nous pour lui reprocher d'avoir vidé son cœur de tous les ressentiments qu'il contenait ?
L'auteur :
Kamel Daoud est né le 17 juin 1970 à Mesra (Algérie). Il a publié 5 romans dont Meursault contre-enquête.