Cinéphile m'était conté ...

Depuis que L'Equipe 21 retransmet les épreuves de Coupe du monde de biathlon, c'est du bonheur renouvelé pour les amateurs de ce sport d'une grande pureté esthétique et athlétique et aux rebondissements incessants. Et pas seulement parce que Martin Fourcade (encore aujourd'hui) et Marie Dorin brillent pour les couleurs françaises.

Ce soir, un match de foot oppose l'Angleterre à la France. Dérisoire, sans doute. Mais symbolique. Le stade de Wembley s'est paré de bleu, blanc et rouge et a chanté la Marseillaise d'une même voix vibrante. Avant une minute de silence lourde et assourdissante.

L'un des joueurs de l'équipe de France, Lassana Diarra, a perdu sa cousine dans les attentats. Ses mots sont simplement beaux :

"Comme vous l'avez peut-être lu, j'ai été personnellement touché par ces attentats. Ma cousine Asta Diakite figure parmi les victimes de l'une des fusillades ayant eu lieu vendredi soir comme des centaines d'autres Français innocents. Elle a été pour moi un repère, un soutien, une grande soeur. Dans ce climat de terreur, il est important pour nous tous qui sommes représentants de notre pays et de sa diversité de prendre la parole et de rester unis face à une horreur qui n'a ni couleur ni religion. Défendons ensemble l'amour, le respect et la paix."

En ce moment, la publicité Andros fait un tabac avec ses beaux gosses en vedette. Bien joué car dans la piscine, Camille Lacourt et surtout Florent Manaudou n'amusent pas la galerie. De l'or pour la natation française dans le grand bain mondial à l'issue d'une semaine ébouriffante avec Ledecky, Sjöström, Cseh,Lochte et tous les autres maîtres nageurs. Avec une pensée pour Camille qui, on l'espère, voit tout cela de là-haut.

Le temps passe ma bonne dame. Tellement vite que cela doit même affoler Alain Prost qui fête ce 24 janvier ses ... 60 ans. Ce qui ne nous rajeunit pas vraiment. Mais rappelle ces années 80 où le "professeur" en F1 faisait partie des grands sportifs français de l'époque tels que Michel Platini, Jean-Pierre Rives, Yannick Noah ou Patrice Martin. Bon anniversaire, monsieur Prost !

Voilà, ça c'est fait. Personne ne pourra plus dire que Roger Federer n'est pas le plus grand joueur de tennis de l'histoire. Le plus élégant, le plus aérien, le plus beau à voir jouer sur un court aussi. Si Federer était un violoncelliste, il serait Rostropovitch (merci Doina). Juste un artiste qui, à 33 ans passés, continue de subjuguer la planète. Pauvres français, un brin arrogants sur le coup, qui croyaient que le dos douloureux du maître l'empêcherait de jouer sa partition. Avec l'aide de son compatriote Wawrinka, aussi bon soliste que brillant en duo, les grands suisses n'ont fait qu'une bouchée de leurs adversaires tricolores. Roger de Lille a fait taire la Marseillaise.

Federer, c'est : 17 Grands Chelems, 1 titre Olympique, 6 Masters, 1 Coupe Davis et le plus grand nombre de semaines passées à la place de N°1 mondial. Respect et admiration.

Dans son édition d'aujourd'hui, L'Equipe revient sur le destin d'Ahmed Boughera El-Ouafi. Qui ça ? Rien de moins que le champion olympique du marathon à Amsterdam en 1928. A l'époque, la France n'a d'yeux que pour Jules Ladoumègue qui ne décrochera que l'argent sur 1500 m. La victoire de Boughera El-Ouafi va passer complètement inaperçu. Parce qu'il est d'origine algérienne et que la presse de l'époque a du mal à le considérer comme un "vrai" français ? Sans doute. Cet ouvrier de Renault sombrera ensuite dans l'oubli malgré les efforts d'Alain Mimoun, son successeur à Melbourne, en 1956, qui lui sera considéré comme un héros national. L'époque est alors à la fierté coloniale. Ceci explique cela. Ahmed Boughera El-Ouafi vivra une existence misérable, terminée dans une fusillade en 1959 aux circonstances très troubles. Il repose au cimetière musulman de Bobigny. Anonyme comme il l'a été durant presque toute sa vie.

Comme le rappelle L'Equipe dans une très belle double page, le premier affrontement entre Rafael Nadal et Roger Federer date d'il y a 10 ans tout juste. L'histoire se poursuit mais elle est déjà légendaire. Qui a vibré pendant la finale de Wimbledon 2008 comprendra ...

Bien entendu, nous avions tous les yeux de Chimène pour Martin Fourcade, lors de la première épreuve de biathlon aux J.O. Mais la victoire de Ole Einar Bjørndalen ne peut que ravir les amateurs de sport. A quarante ans et quelques poussières, il décroche sa douzième médaille aux Jeux et rejoint son compatriote norvégien Daehlie. Et confirme son staturt de légende vivante.

L'Equipe a élu Rafael Nadal et Serena Williams sportifs de l'année 2013. Il n'y a pas que le tennis dans le sport ! Voici mon choix :

Hommes :

1. Sebastian Vettel (Automobile)

2. Usain Bolt (Athlétisme)

3. Rafael Nadal (Tennis)

4. Marc Marquez (Moto)

5. Christopher Froome (Cyclisme)

Femmes :

1. Tina Maze (Ski)

2. Melissa Franklin (Natation)

3. Serena Williams (Tennis)

4. Marit Bjoergen (Ski de fond)

5. Shelley-Ann Fraser (Athlétisme)

C'est ce qu'on appelle un marronnier en terme journalistique. Désigner le sportif de l'année est désormais un exercice récurrent dont la subjectivité vient principalement de la médiatisation de la discipline pratiquée. Ainsi, pour 2013, L'Equipe a choisi de couronner Tony Parker et Marion Bartoli, à l'échelon français (j'y reviendrai plus tard pour le palmarès mondial).

Après une intense réflexion (oups), voici mon propre classement, hommes et femmes :

1. Yannick Agnel (Natation)

2. Teddy Tamgho (Athlétisme)

3. Tony Parker (Basket)

4. Teddy Riner (Judo)

5 Jason Lamy-Chappuis (Combiné nordique)

Accessits pour Jérémy Stravius, Sébastien Ogier, Martin Fourcade, François Gabard, Frank Ribery.

1. Julie Bresset (VTT)

2. Emilie Fer (Canoë-kayak)

3. Marion Bartoli (Tennis)

4. Tessa Worley (Ski)

5. Marion Rolland (Ski)