Zone d'inconfort maximal (Detachment)
Detachment n'est pas qu'un film sur l'enseignement en milieu difficile, son ambition de traiter de la misère existentielle tous azimuts, si tant est que cela en soit le thème identifiable, lui donne un aspect hétéroclite qui n'en facilite pas la lecture. La seule chose certaine est que le pessimisme est de rigueur et que deux suicides encadrent le cheminement du professeur remplaçant qu'incarne Adrien Brody avec son intensité habituelle. Le rôle d'un type détaché, certes, mais bienveillant (jusqu'à accueillir une très jeune prostituée chez lui) et vaguement moraliste, qui fait ce qu'il peut, déjà qu'il trimballe avec lui un lourd passif émotionnel. Le scénario est chargé, la mise en scène n'est pas non plus d'une grande légèreté. Tony Kaye essaie à peu près tout : des flashbacks façon clip, des confessions face à la caméra, des envolées poétiques, des collages, des zooms approximatifs ... Une certaine idée du chaos ambiant, illustrée de manière démonstrative. Bienvenue dans une zone d'inconfort maximal ! Bien évidemment, à force vous saouler de coups, le film touche parfois juste. Certaines scènes ont un accent de vérité indéniable. Elles sont cependant trop peu nombreuses et noyées dans un pot au feu de sentiments et d'agissements dont on a du mal à retenir autre chose qu'une immense cacophonie (catatonie ?).
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