Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Viva Toulouse (4)

Enfin un vrai coup de coeur ! C'est du Chili et d'un premier film que la bonne surprise est venue. La discussion qui a suivi avec la réalisatrice a prolongé cet excellent moment. Présenté à Berlin, espérons que Rara trouvera vite un distributeur français.

 

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Le silence du fleuve (El silencio del rio), Carlos Tribino, Colombie

 

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Un jeune garçon qui vient de perdre son père suit le cadavre d'un homme qui dérive sur le fleuve. Encore un récit colombien où la lutte armée bouleverse la vie des habitants de la campagne. La violence est hors champ mais n'en est pas moins très présente dans ce premier film taiseux et chiche en explications. Belle photographie mais on reste circonspect sur son aspect narratif, minimaliste c'est le mins que l'on puisse dire.

 

 

 

La gelée noire (La helada negra), Maximiliano Schonfeld, Argentine

 

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Dans un petit village, l'apparition d'une jeune femme semble arrêter les calamités : animaux malades et cultures gâtées. Maximiliano Schonfeld a tourné son deuxième long-métrage dans la région où il a grandi, marquée par la présence de descendants de colons allemands qui ont conservé leurs traditions intactes. Le film adopte un ton de réalisme magique qui fonctionne par intermittences et demande comme le dit le réalisateur "que le spectateur s'investisse." Si la démonstration n'est pas limpide, l'actrice principale, Ailin Salas, vue notamment dans XXY et Eva no duerme, frappe pour son magnétisme au milieu de comédiens amateurs mais convaincants.

 

 

 

Bizarre (Rara), Pepa San Martin, Chili

 

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Comment une préadolescente ressent-elle le fait de vivre dans une famille homoparentale avec sa soeur cadette ? Et aussi, et peut-être, comment affronter le regard des autres quand ceux-ci jugent la situation "particulière." Le premier film de Pepa San Martin, actrice jusqu'alors, se situe à la hauteur de cette fillette. Nous ne verrons rien d'autre que ce qu'elle voit, au spectateur de combler les blancs. La mise en scène est élégante mais c'est surtout la précision et la sensibilité de son écriture qui emportent l'adhésion. Plutôt que de s'en prendre lourdement aux discriminations sociales, Pepa San Martin filme avec tendresse et bienveillance la vie de famille et à l'école d'une gamine de 13 ans qui grandit et laisse les préjugés aux autres même s'ils lui compliquent souvent l'existence. Eloge de la diversité des modes de vie, quelque soit son orientation sexuelle, Rara est un petit bijou qui rappelle, même si le sujet n'est pas le même, Une seconde mère de la brésilienne Anna Muylaert ou les deux premiers films de la péruvienne Claudia Llosa. Oui, que des réalisatrices, ce n'est certainement pas un hasard.

 

 

 



14/03/2016
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