Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Viva Cinélatino (8)

ee9fc28719.jpg

 

Du Mexique à la République dominicaine en passant par le Brésil : un nouveau périple latino.

 

El-Sueno-del-Mara-akame.jpg

 

Le rêve du Mara'akame (El sueno del Mara'akame), Federico Cecchetti, Mexique

Comme souvent, dans le jeune cinéma latino-américain, El sueno del Mara'akame est d'abord un témoignage documentaire précieux sur les pratiques, très marginalisées, d'indiens du Mexique. Chamanisme et usage du peyotl figurent pari les caractéristiques d'un culte dont la transmission est menacée. Sur le plan de la fiction, le film de Federico Cecchetti est assez pauvre se contentant d'une intrigue ténue à base de conflit de générations. La mise en scène, au moins, évite un certain nombre de tics habituels chez les auteurs latinos : elle est ouverte et colorée.

 

eraohotel_f01cor_2016130910.jpg

 

C'était l'hôtel Cambridge (Era o hotel Cambridge), Eliane Caffé, Brésil

Un hôtel désaffecté à Sao Paulo squatté par des sans-toit brésiliens et des réfugiés palestiniens, congolais, colombiens ... Face à une expulsion programmée, c'est la solidarité qui prime. Era o hotel Cambridge est une fiction militante à l'énergie contagieuse. Dans cette petite tour de Babel règne un désordre organisé à l'image du scénario du film qui part un petit peu dans tous les sens, sans perdre de vue l'essentiel. C'est une oeuvre sympathique et engagée, qui ne manque pas d'humour et de recul, que l'on peut rapprocher d'Aquarius, si ce n'est que ce dernier est plus individuel que collectif et que sa mise en scène est assurément d'un niveau largement supérieur au film d'Eliane Caffé.

 

Carpinteros-3.png

 

Piverts (Carpinteros), José Maria Cabral, République Dominicaine

Peu présent, y compris dans les festivals européens, le cinéma dominicain est pourtant en pleine effervescence. Et un film comme Carpinteros, du déjà expérimenté José Maria Cabral, montre que le talent n'y est pas absent. Tiré d'une histoire vraie, quelque peu dramatisée, le film se passe en totalité en prison et s'attache à décrire le quotidien d'un nouveau détenu. Pas trop de surprises dans un genre bien codifié si ce n'est les échanges qu'ont les prisonniers et les prisonnières qui communiquent à distance par une langage des signes de leur invention. Là se situe le caractère romantique de Carpinteros qui raconte aussi l'histoire d'un amour qui démarre à distance. Le film respire l'authenticité car tourné réellement en prison et avec de vrais détenus. Sans faire d'esbroufe, José Maria Cabral réussit une mise en scène viscérale et parfois virtuose, sans en avoir l'air. On regrettera seulement le dénouement un peu trop mélodramatique.

 



24/03/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 50 autres membres