Viva Cinélatino (7)
Double passage par la Colombie et fenêtre sur le Costa-Rica.
Dehors, la foudre (Atras hay relampagos), Julio Hernandez Cordon, Costa-Rica
Julio Hernandez Cordon, originaire du Guatemala, tourne ses films en dehors des circuits traditionnels avec, on s'en doute, des budgets minuscules. Ce qui ne l'empêche pas de savoir accrocher le spectateur rapidement comme dans Atras hay relampagos, réalisé au Costa-Rica. Un début d'intrigue semble en effet susceptible de faire tenir debout le film mais encore fallait-il que le cinéaste le souhaite. Visiblement, non, puisque toute dramaturgie s'évacue rapidement pour faire place à une sorte de documentaire sur la jeunesse de San José, qui semble adorer sortir en bande à vélo. C'est un peu court pour retenir l'attention et le métrage se termine en queue de poisson comme s'il n'y avait plus de pellicule en magasin.
X-Quinientos, Juan Andrés Arango, Colombie
X 500 (ou X-Quinientos, si l'on préfère) est une oeuvre ambitieuse. Trois histoires se chevauchent et on a beau chercher jusqu'au bout, il n'y a pas de connexion entre elles. Si ce n'est que le thème en est la migration et le changement de vie, en Colombie, au Mexique et au Canada (avec une jeune fille originaire des Philippines). Les gangs sont très présents dans la triple intrigue, en particulier dans les deux premières. Si le cinéaste colombien Juan Andrés Arango maîtrise son sujet, le film est cependant extrêmement frustrant dans le sens ou aucun segment ne trouve finalement son rythme ni de véritable profondeur. Il se voit avec un certain intérêt mais aucune passion.
Parent (Pariente), Ivan Ganoa, Colombie
Ivan Ganoa est encore inconnu au bataillon, avec quelques courts-métrages et séries télévisées à son actif, mais avec son premier long-métrage Pariente il ne devrait pas tarder à récolter les fruits d'un travail bien fait tant du point de vue de l'écriture que de la mise en scène. Le film est une sorte de western tourné dans une région perdue de Colombie au moment où les paramilitaires décident de cesser le combat. Une bonne connaissance de l'histoire récente du pays n'est pas superflue mais Pariente fonctionne aussi au premier degré comme un film d'action et de suspense, à la lenteur étudiée et à la violence stylisée. Outre une interprétation parfaite, on y trouve une utilisation remarquable de la musique dans la plupart des scènes, celle-ci s'invitant même comme un protagoniste à part entière. Ajoutez un humour de guingois et des dialogues qui évoquent parfois Tarantino (de l'élevage des cochons à l'influence de la musique sur la virilité, par exemple) et vous obtenez un film épuré et dense, complexe et tendu, dans une veine pas si fréquente dans le cinéma latino-américain. Et les paysages colombiens sont somptueux, ce qui ne gâche rien à l'affaire.
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