Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Une fresque intime d'une ampleur inouïe (Dans la brume)

My Joy contenait mieux que des promesses quant au supposé talent de Sergei Loznitsa. Davantage en termes de mise en scène, puissante et viscérale, que de maîtrise du scénario, singulièrement opaque. Dans la brume se situe plusieurs crans au-dessus, confirmant, quel euphémisme, que l'on affaire à un très grand cinéaste, exigeant certes, mais dont les qualités de réalisateur sont difficilement contestables. Après une ouverture d'anthologie (admirez la profondeur de champ !), le film suit pendant plus de deux heures trois hommes qui s'enfoncent peu à peu dans les vastes forêts de Biélorussie, alors que la région est contrôlée par les troupes allemandes, durant la seconde guerre mondiale. C'est à une fresque intime, en forme de chant funèbre, que nous convie Loznitsa, d'une ampleur intérieure inouïe, la violence restant hors champ. La lenteur étudiée du récit envoûte et dévaste peu à peu. Les flashbacks, consacrés à chacun des protagonistes, participent à l'entreprise de manière subtile éclairant le propos et le renforçant. De voir ce que réussit à faire Loznitsa, sans ostentation esthétique, en évoquant de manière métaphysique la victoire de l'ombre de la mort sur la lumière de la vie, est simplement prodigieux.

 




17/02/2013
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