Une femme marche à Sarajevo (Djeca)
Après Premières neiges, paysage rural, Aida Begic ne déçoit pas avec Djeca (prononcez diétsa), univers urbain. Portrait âpre d'une jeune femme, orpheline de guerre, ex-junkie, qui porte le foulard. Elle se bat au quotidien pour que son frère cadet s'en sorte et contre une société corrompue. Alors, elle marche, elle avance, vite, et elle prend des coups. Mais elle continue, comme un petit soldat. Aida Begic filme à l'épaule, donne parfois le tournis, colle à l'urgence de situations de plus en plus ardues pour elle. Influencée par les frères Dardenne, la réalisatrice bosniaque a sa propre personnalité, très forte, forgée par les longues années de guerre qu'elle a vécues adolescente. Djeca, outre ses qualités d'image et de narration, impressionne par l'utilisation de la bande-son. Chaque bruit devient réminiscence du passé : un aspirateur (une sirène), des camions sur un pont (une canonnade), des pétards (des rafales de Kalachnikov). Ce beau film nerveux marque profondément par une tension qui ne se relâche jamais.
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