Une addiction au sexe vue de dos (Shame)
Le sujet de Shame n'est pas très intéressant. Ce qui n'est pas rédhibitoire, il peut arriver de se passionner pour des films dont le thème n'est pas particulièrement attirant. L'addiction au sexe de Brandon dans Shame, le fait ressembler à un héroïnomane. C'est un grand malade qui aurait bien besoin de voir un psy. Imaginez : il y va au bout de dix minutes. Fin du film. Il souffre, bien sûr, le petit bichon, mais comment avoir de la compassion pour lui ? Quant à la honte, hum. Pas besoin d'insister là-dessus, mais l'aspect moralisateur, du genre, la vie que tu mènes, Brandon, c'est mal, est gênante. Même si cela reste implicite. Quid du travail de notre héros ? Selon son patron, ce dernier est un génie. Sauf qu'il passe son temps à se masturber dans les toilettes et à mater du porno. C'est quoi, sa boîte ? On a beau aimer beaucoup Carey Mulligan, elle est ici mauvaise et moche, dans un rôle caricatural. Et Fassbender est loin d'être aussi époustouflant qu'on le dit. Indéniablement, Steve McQueen a du talent. C'est juste qu'il semble se faire une spécialité de fouiller jusqu'à l'os pour provoquer un certain malaise. Comme une marque de fabrique. Dans Hunger, c'était insupportable. Shame l'est nettement moins. Son prochain film s'appellera t-il Happiness ? A part ça, Shame n'est pas si mal, finalement. Sans être le chef d'oeuvre annoncé.
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