Cinéphile m'était conté ...

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Un tueur en croisade (Les crimes de Snowtown)

Il n'est pas nécessaire d'expliquer aux australiens qui est John Bunting. Le plus "grand" tueur en série que le pays ait connu, auteur au moins de 11 meurtres à la fin des années 90 du côté d'Adelaide. Bunting, entouré de plusieurs complices, hait les pédophiles, les homosexuels, les camés, toutes populations qui, pour lui, ne méritent pas de vivre et qu'il doit donc éliminer. Dans son premier film, qu'il a également écrit, Justin Kurzel montre ou suggère ces exactions auxquelles la presse a donné le nom de "The Bodies in the Barrels." Pour autant, Les Crimes de Snowtown n'est pas un énième portrait de Serial Killer, pas seulement. Kurzel colle à l'existence de prolétaires d'une banlieue sinistre, et suit le cheminement de Jamie, le fils de la compagne de Bunting et son attachement/répulsion à l'endroit de ce père de substitution qu'il lui arrive d'assister dans son atroce croisade. Le film frappe par son réalisme, son extrême violence (bien en-dessous de la vérité tellement le criminel prenait plaisir à torturer ses victimes), son côté sordide. Même sans comprendre toujours ce qui se passe sur l'écran, le spectateur est tétanisé par son climat létal, insupportable pour certains, et par une intensité qui fait penser, avec une mise en scène moins stylisée, à Animal Kingdom. Les crimes de Snowtown n'a pas été fait pour plaire à tout le monde et joue parfois, non sans complaisance, sur le malaise qu'il ne peut qu'inspirer. Ce qui est certain c'est qu'un cinéaste, doublé d'un scénariste, est né.

 




30/12/2011
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