Nostalgie d'un été 79 (Le Skylab)
Sacrée Julie Delpy, elle n'est jamais là où on l'attend. Etiquetée actrice intello, elle surprend avec le piquant Two days in Paris, signe La comtesse, projet ambitieux, et se renouvelle dans la chronique populaire avec Le Skylab. Oui, populaire, ce n'est pas un gros mot, regard attendri sur des souvenirs d'enfance, au point qu'elle joue elle-même le rôle de sa propre mère, lors de cet été 1979, en Bretagne, où l'on se demandait si un satellite n'allait pas s'écraser entre deux menhirs. Dans Le Skylab, qui n'est au fond qu'une série de croquis, pris sur le vif, avec une multitude de personnages, toutes générations confondues, Delpy s'amuse avec les clichés liés au thème du repas de famille, si souvent traité au cinéma. Elle ne refuse pas la vulgarité, pourquoi le ferait-elle ?, voire une certaine beaufitude franchouillarde, et papillonne entre les groupes : enfants (découverte du sentiment amoureux), adultes (divergences des modes de vie) et vieux (décalage avec le réel), sans jamais perdre le fil. C'est un sentiment nostalgique qui envahira les quadra ou quinquagénaires, les plus jeunes y trouveront un produit vintage, très fidèle (sinon, ce ne seraient pas des clichés, n'est-ce pas ?), spontané, bordélique (seulement en apparence) et qui, c'est vrai, ne prend pas le temps d'approfondir les caractères. Difficile d'ailleurs de saluer une interprétation plutôt qu'une autre, même si Eric Elmosnino confirme que sa palette est très étendue et que retrouver Bernadette Lafont et Emmanuelle Riva est un vrai bonheur. Film de groupe, film de troupe, sans prétention, frais et mélancolique, Le Skylab assume sa légèreté et son inocuité. Et sa B.O est à l'avenant : vous en connaissez beaucoup des films où La ballade des gens heureux côtoie Born to be alive et ... Too drunk to fuck ?
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