Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Un revolving sur la tempe (Une vie meilleure)

Toute le monde rêve d'une vie meilleure. De monter sa propre affaire, de ne plus être soumis à de petits chefs. Sauf que dans une époque de merde, le courage, la volonté et même un brin d'inconscience ne suffisent plus. C'est oublier le nerf de la guerre : l'argent. Restent les crédits à la consommation, le surendettement et le revolving sur la tempe, pour y croire. Illusions fatales. Le film de Cédric Kahn montre tout cela avec âpreté, conviction et une vraie rage. Ces qualités-là sont au service d'un scénario linéaire qui avance à grandes enjambées, sans nuance, et qui finit par perdre de sa crédibilité, surtout dans l'épilogue, tirée par les cheveux. Une vie meilleure est une oeuvre factuelle qui ne s'embarrasse que peu de psychologie, c'est un choix, mais c'est au détriment de l'épaisseur des personnages, butés et qui apparaissent trop naïfs dans leur quête perdue d'avance. L'interprétation de Canet et Bekhti n'est pas convaincante, on a même du mal à croire à leur histoire d'amour, dont les prémices sont d'ailleurs expédiées en 5 minutes, au tout début du film. Comme témoignage ponctuel de la difficulté de réaliser ses rêves dans la France des années 2010, Une vie meilleure a effectivement une valeur documentaire. C'est dans sa narration et son approche d'une fiction cohérente qu'il pêche sérieusement.

 




06/01/2012
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