Cinéphile m'était conté ...

Deux soeurs en mal de mère, qui séquestrent leur génitrice dans une grande bâtisse bretonne, pour lui faire avouer pourquoi elle ne les a jamais aimés. Le scénario de Maman est minimaliste, enfermé en un huis-clos qui tient plus du théâtre que de la chose filmée. De ce règlement de compte à ok oral, on espère des dialogues qui cinglent, des dents qui grincent et des vérités qui se dégoupillent en pleine face. C'est le cas, en effet, du moins jusqu'à un certain point. Au moment où la crise atteint son paroxysme, la réalisatrice, Alexandra Leclère, freine des quatre fers et opte pour la facilité avec un armistice un peu lâche. Non, ce n'est pas du Pialat, et le film s'arrête juste au moment où il aurait pu réellement devenir choquant, dans le bon sens du terme. Sans arrière-plan, entièrement concentré sur ce duel familial, Maman souffre aussi de sa vision restreinte et de non-dits qui finissent par rendre cet affrontement à peine crédible. Bien que souvent outrée, l'interprétation sauve quelque peu les meubles. Balasko défend bien son rôle de mère égoïste et non-aimante, Seigner est égale à elle-même et Foïs joue assez subtilement avec les aspects caricaturaux de son personnage.