Un optimisme qui n'est pas béat (Les neiges du Kilimandjaro)
Le nouveau Guédiguian est à la fois familier et surprenant. Familier parce qu'on y retrouve les "héros" de l'Estaque, un peu fatigués et vieillissants, mais toujours engagés et solidaires. Surprenant, car le cinéaste remet tout en question le temps d'une scène violente qui fait basculer ses personnages vers la dépression puis vers une lucidité nouvelle avec la conscience que le monde qui les entoure a bien changé et qu'il n'est plus possible de l'ignorer. Les certitudes qui volent en éclat donnent un ton amer et mélancolique au film. Et c'est là où Les neiges du Kilimandjaro séduit en imposant malgré tout une bonté bienveillante qui surmonte les coups du sort et de bambou. Entre les mains d'un autre réalisateur le scénario du film apparaitrait sans doute naïf et angélique. Pas avec Guédiguian dont le positivisme est revigorant et qui trouve toujours la lumière au bout du tunnel. Il est bien aidé par sa petite bande fidèle (Ascaride, Darroussin, Meylan) que rejoignent avec bonheurs des acteurs immédiatement au diapason (Canto, Jolivet, Demoustier, ...). Les neiges du Kilimandjaro est porté par un bel optimisme, peut être un brin utopique, mais pas béat pour un sou. Et ça fait un bien fou.
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