Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Un monstre ordinaire (Michael)

Michael est un type "normal". Gris, mais normal. En apparence. Un travail, une famille, des amis, des week-ends à la montagne ou à la campagne. Signe particulier : il séquestre chez lui un garçon de 10 ans dont il abuse régulièrement. Le premier film de Markus Schleinzer nous décrit le quotidien de ce pédophile et de sa victime. De manière clinique, sans affect particulier. D'où l'impression de malaise. Persistant. La mise en scène est glaciale à l'instar de celle de son compatriote Haneke, notamment dans ses premiers films. Pas d'explication psychologique, encore moins de jugement. Au spectateur de réagir devant les actes de ce monstre ordinaire, perdu dans la foule des anonymes. Cinématographiquement parlant, c'est impeccable, d'une lenteur répétitive dans les gestes routiniers de Michael. Ce que l'on devine, hors champ, est atroce. Jamais montré de façon explicite. Schleinzer ne cherche pas non plus à nous apitoyer sur le sort de l'enfant. C'est son parti pris. Que l'on peut rejeter en jugeant qu'un tel individu ne peut être "normal", justement. Chacun se fera sa propre opinion, mais le moins que l'on puisse dire est que le film est sacrément dérangeant et inconfortable. Et qu'il ne dévie jamais d'un pouce de sa ligne de conduite.

 




21/11/2011
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