Plaisir de sadique (J'ai rencontré le diable)
Il doit bien y avoir une limite au-delà de laquelle aucun cinéaste, sain d'esprit, ne s'aventure. Manifestement les réalisateurs coréens l'ignorent et poussent toujours plus loin, explorant les bas-fonds de l'âme humaine jusqu'à plus soif. Et tant pis pour les esprits "choquables". J'ai rencontré le diable est un film sadique pour sadiques, un monument d'horreur gore où l'on torture les corps avec délectation, comme si la frontière entre le bien et le mal était depuis longtemps dépassé. Abominable ? Absolument, avec le sentiment que le spectateur voyeur participe pleinement à cette expérience extrême. Kim Jee-woon a un talent incroyable pour que l'écoeurement ne l'emporte pas sur le plaisir coupable qu'il y a à suivre cette histoire de vengeance où le justicier devient encore plus vicieux que le monstre qu'il poursuit. Second degré, réflexion sur la violence tapie en chacun de nous, tous les prétextes sont bons pour ne pas capituler devant ce spectacle fascinant par son absence de ligne jaune. N'empêche qu'il fait se poser des questions des limites, toujours elles, que chacun a le droit de se fixer ou pas, quand il se trouve confronté à une telle surenchère dans ce qui est montrable ou pas. Oh, et puis après tout, que chacun se débrouille avec ça, non ?
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