Traumatisme et psychanalyse (Jimmy P.)
L'évocation des traumatismes causés par la guerre et leur cure psychanalytique est un sujet passionnant mais est-il véritablement cinématographique ? Arnaud Desplechin prend d'énormes risques en centrant Jimmy P. sur le rapport exclusif qui s'établit entre deux hommes : le grand blessé de l'âme et le praticien qui est loin d'être reconnu dans sa profession. De cette relation entre deux individus a priori aux antipodes et que le cinéaste étudie avec une minutie extrême naîtra une complicité ineffaçable. Reste que le film semble parfois scolaire, ou plutôt universitaire, dans son récit en privilégiant une abondance de dialogues que l'on pourra trouver étouffante. C'est un parti pris et Desplechin met tout son art à tenter de rendre palpitant cet échange entre le malade et son médecin. Et force est de constater qu'il y arrive assez souvent. Benicio del Toro est prodigieux, ce qui ne constitue pas une surprise, Amalric se tirant honorablement d'un rôle compliqué de psy excentrique et marginal, affublé d'un accent franco-roumain qui n'est pas toujours heureux.
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