Le monde glacé des très riches (L'ivresse de l'argent)
Soumission, humiliation, fascination. Bienvenue dans le monde des très riches coréens, un royaume où s'exhalent des parfums douteux, où le fric est roi, où la prévarication prévaut, où les scandales s'étouffent, où le sexe se consomme comme une drogue. L'ivresse de l'argent est dans la lignée de The Housemaid, le dernier opus d'Im Sang-soo. En plus glacé encore, avec un humour sous-jacent pour évoquer ce monde des nantis sans scrupules. Intelligemment, le réalisateur suit les pas d'un sous-fifre, homme à tout faire, dont l'impassibilité et la stature marmoréenne résisteront difficilement à cet univers du lucre et du stupre. Le procédé est simple et permet au spectateur de s'identifier à ce factotum témoin. Sur le plan esthétique et de la mise en scène, le film est une splendeur digne d'un Wong Kar-wai. Mais dans des tons métalliques et froids car pour la chaleur, il faudra repasser. C'est la limite de L'ivresse de l'argent, un raffinement et une image ultra léchée qui ne sont pas loin de prendre le pas sur une intrigue qui manque d'originalité. Cela reste un bel objet, cependant, avec un discours percutant sur les différences sociales en Corée et l'arrogance sans bornes des privilégiés. A cet égard, le portrait de la vieille dame, chef d'un empire industriel, libidineuse et cynique, est effrayant à souhait.
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