Cinéphile m'était conté ...

Western allégorique ? Oui, c'est un peu ça, Derrière la colline, premier essai du turc Emin Alper. On ne peut pas dire qu'il ne s'y passe rien mais on ne comprend pas toujours de quoi il retourne. Une fois qu'on a assimilé le fait que toutes les clés ne sont pas dans le trousseau, on peut se laisser prendre au charme de ce film singulier. Les splendides images pastorales de l'Anatolie y contribuent fortement et l'interprétation, un peu rugueuse, n'est pas mal non plus. On pense un peu au Désert des Tartares et à l'attente de ce qui pourrait survenir de derrière la colline. Ce qui domine, dans la cellule familiale qui est décrite, ce sont les mensonges et la paranoïa qui s'installe progressivement avec cette peur de l'inconnu, des "nomades" qui semblent vouloir perturber la quiétude du lieu. Ce sentiment de fausse tranquillité troublée épisodiquement par des coups de fusil fait basculer peu à peu le film dans le fantastique. Très étrange mais plutôt fascinant en fin de compte.