Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Tout part à vau l'eau (La mer à boire)

Le cinéma d'évasion n'a que faire de réalisme mais quand il s'agit d'un film à tendances sociales, comme le prétend être La mer à boire, la crédibilité de son scénario est la première vertu à considérer. Or, c'est là où le bât blesse dans le film de Jacques Maillot. Le responsable de PME que joue Daniel Auteuil (qu'on a connu meilleur) doit faire face à la crise dans un secteur (la construction de bateaux de luxe) en plein marasme. Tout sonne à peu près juste au départ : les relations avec la banque, l'avidité de la concurrence, le poids des actionnaires, la volonté du patron de se battre contre vents et marées pour la pérennité de sa boîte et le maintien des emplois. Mais à mesure où la santé de l'entreprise se dégrade, le film part à vau l'eau itou, des figures archétypales remontent à la surface (le syndicaliste, le modeste sous-traitant pris à la gorge) et c'est la mer à déboires qu'il faut avaler, avec un effet d'accumulation pesant. D'autant que le récit abandonne sans état d'âme des personnages secondaires à leur triste sort. Mais le pire est à venir, avec, au creux de la tempête, un épisode sentimental hors sujet à Moscou. Incapable de donner une fin digne de ce nom à son film, Jacques Maillot le saborde entièrement dans une dernière scène au grotesque achevé. Touché, coulé !

 




25/02/2012
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