Cinéphile m'était conté ...

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Les brûlures d'une passion amoureuse (The deep blue Sea)

The deep blue Sea plaira aux amateurs du cinéma britannique d'après-guerre, il y en a, par exemple des films de David Lean (qui était plus romantique) ou Robert Hamer (plus social). C'est cette époque que décrit Terence Davies, avec un portrait de femme qui refuse les conventions, en choisissant la passion amoureuse, qui ne sera pas partagée, au lieu du confort d'un foyer classique, auprès d'un mari âgé. Rachel Weisz est exceptionnelle dans ce rôle de petit soldat de l'amour éperdu, aux ailes rognées, mais qui vit avec dignité son indépendance et sa liberté. La mise en scène est somptueuse, les éclairages sont superbes et les travellings glissent comme un cygne blanc sur un lac. Mais justement, cette stylisation permanente a pour effet de brider l'émotion, en empêchant complètement de se brûler les yeux au feu intérieur qui consume son héroïne. Il y a trop d'intelligence et pas assez de coeur dans ce film chamarré qui aurait convenu à un Douglas Sirk ou à un William Wyler. A noter cependant l'acuité des dialogues, incisifs, parfois corrosifs, dans cet étrange triangle : le mari, la femme et l'amant, trois victimes malgré elles. Enfin, il faut admirer la maîtrise de Davies à jouer sur plusieurs strates temporelles, avec des flashbacks fluides et presque imperceptibles.

 




21/06/2012
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