Cinéphile m'était conté ...

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Le meurtrier et la suicidaire (Tue-moi)

Le souci de la vraisemblance n'est pas le souci premier de Tue-moi, un film dont on pourrait aligner les incohérences comme un collier de perles. Le postulat de départ : une jeune fille, qui passe son temps à traire les vaches, tombe nez à nez avec un meurtrier qui vient de s'évader de prison. Comme elle est suicidaire, mais pas téméraire, la demoiselle lui propose un deal hautement crédible : je t'aide à te carapater et, après, tu me tues, ça te va comme plan ? Comme le film d'Emily Atef est sans cesse en mouvement, forcément, ils fuient la police, on n'a pas le temps de s'ennuyer ni d'ailleurs de se demander si tout ceci a un sens. On devine le dénouement avec une bonne demi-heure d'avance, ce qui laisse le loisir de penser à autre chose. Plus sérieusement, Tue-moi souffre de grosses insuffisances : son scénario linéaire et plat, sa mise en scène guère excitante, son interprétation atone, ses faux rebondissements, dont l'un, euh, sexuel, est d'un ridicule achevé. Pour autant, on n'a pas envie de le vouer aux gémonies, ce film, il a un certain don pour le silence, de jolis plans de forêt et une sympathique volonté de ne pas vouloir tout expliquer par la psychologie. Pour son prochain long-métrage, on conseille tout de même à Emily Atef de trouver une histoire un chouïa plus étoffée et moins prévisible.

 




17/06/2012
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