Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Tendre lagune (La petite Venise)

Comme souvent, les traducteurs français ont trahi le titre original du film "Io sono Li", en le transformant en La petite Venise. Or cette première fiction d'Andrea Segre se situe dans la lagune vénitienne et on n'y aperçoit presque aucune vue de carte postale, ni l'ombre d'un touriste. Cela n'empêche pas la lumière du film d'être magnifique, avec cette omniprésence de l'eau qui vient parfois inonder les cafés jusqu'à la hauteur du genou (superbes scènes). La petite Venise conte la rencontre improbable entre un vieux pêcheur d'origine slave et d'une jeune chinoise qui a une dette à rembourser à la mafia de son pays. Une histoire d'amitié tendre et simple, dans l'échange d'une solitude contre une nostalgie, victime des rumeurs et des préjugés. Andrea Segre a choisi de laisser la violence et le racisme hors-champ, préférant se concentrer sur une communion d'âmes, brève et chaleureuse. Il peut être reproché quelques menues choses au film : sa lenteur, une sentimentalité qui n'est pourtant pas mièvre, une fin abrupte, quoique émouvante, une grande peine succédant à un bonheur immense. Le genre d'oeuvres que l'on peut qualifier de jolie et touchante, dans l'effleurement des sentiments, sans que ses qualificatifs aient quoi que ce soit de négatif. Tout au contraire.

 




13/06/2012
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