Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Entreprise de démolition (Killer Joe)

Tous les cinéastes de 70 ans et plus devraient se soumettre à un quadruple pontage cardiaque. Visiblement, ça régénère plus sûrement qu'une palette de Red Bull. William Friedkin, de retour de l'hôpital, est en très grande forme. Killer Joe, film noir dopé à l'adrénaline, est teigneux, méchant et amoral au possible. Le réalisateur intègre les codes du genre, sans sourciller, pendant les 3/4 du film avant de dynamiter tout ça avec des scènes dantesques (ou grotesques) comme celle dite du "pilon de poulet" à ne pas mettre devant tous les yeux. Grosse castagne, violence à tous les étages, la famille américaine vue comme un pandémonium, tueur au sang de lézard : Friedkin ne lésine sur rien, surtout pas sur l'outrance, trouvant une piste secrète entre Ferrara et Cronenberg. Ce n'est pas toujours d'une grande finesse, les hommes y sont idiots et les femmes salopes, le metteur en scène de French Connection n'en a cure, il poursuit son entreprise de démolition jusqu'à l'hallali. Ah, là, là, c'est assez jouissif de voir un produit aussi peu manufacturé, aussi déglingué et punk dans l'esprit. Matthew McConaughey, monstrueux, y est phénoménal.

 




10/09/2012
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