Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Une fillette seule (Nana)

Avec ses 60 heures de rushes, Valérie Messadian, pour son premier essai, ne pouvait s'en tenir au format court qu'elle avait prévu à l'origine. Du coup, Nana est devenu un moyen/long métrage d'une durée de 68 minutes. Photographe reconnue, l'apprentie cinéaste a un sens de l'image indéniable et une vision claire de la mise en scène : pas de mouvements de caméra et une abondance de plans larges. Le son, également, est très travaillé. Ces qualités techniques auraient presque tendance à faire passer le scénario au second plan. Il est vrai qu'il est mince et susceptible d'être lu de différentes façons. Un film sur la survie, dans une maison isolée, d'une fillette de 4 ans abandonnée ? Une oeuvre sur la vie et la mort, dans un cadre rural, et dont le premier plan est l'égorgement d'un cochon ? Nana est un conte cruel, avec la découverte de solitude d'une enfant, dans le silence de la nature. Celle-ci n'est jamais oppressante, au contraire, et la petite fille tue le temps en jouant, en babillant (il y a peu d'autres paroles prononcées) et en reproduisant les gestes des adultes. Valérie Messadian voulait sortir des sentiers battus de la narration. Mission accomplie, même si elle impose pour cela un style contemplatif et une esthétique très marquée qui trahissent une volonté de se démarquer ostensiblement de la production courante, sans avoir à sa disposition une histoire suffisamment forte. En revanche, concernant la prestation de la petite Kelyna Lecomte, qui tient le film sur ses frêles épaules, il n'y a que des louanges à tresser. Elle est stupéfiante de naturel.

 




13/04/2012
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