Cinéphile m'était conté ...

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Tchernobyl mon amour (La terre outragée)

Une fiction autour de Tchernobyl, mais non sur la catastrophe elle-même. Sur ses conséquences collatérales. La nature, empoisonnée ; les êtres contaminés, jusque dans leurs pensées, pour ceux qui vivent toujours et, pour nombre d'entre eux, qui habitent encore près du "no man's land" appelé La Zone. La terre outragée ne peut évidemment pas s'exonérer d'un aspect documentaire très fort, montré en grande partie par les visites sordides de tours-operators sur le site. C'est sans doute le meilleur du film de Michale Boganim que cette description hyperréaliste d'un lieu saccagé dont certaines images, poisseuses et liquides, rappellent Tarkovski. Fruit d'une co-production entre la France, l'Allemagne, la Pologne et l'Ukraine, La terre outragée est une oeuvre hybride et glacée qui flotte cependant dans une atmosphère vague, à l'image des trois rescapés que la cinéaste suit plus particulièrement dans leur errance. Ce sont des fantômes, restés attachés à des souvenirs printaniers quand la vie était douce en Ukraine et que le communisme promettait bonheur collectif et électricité pas chère. Une sorte de Tchernobyl mon amour, ce film au récit parfois confus, que remet sur les rails une Olga Kurylenko magnétique, personnage ambigu, d'une extrême beauté extérieure alors qu'elle perd ses cheveux par poignées. L'émotion, longtemps retenue, perce enfin dans les dernières scènes. Un pommier est en fleurs, la terre s'en remettra t-elle ? Les hommes et les femmes qui ont vécu cette tragédie, certainement jamais.

 




01/04/2012
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