Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Mauvais coup de matraque (ACAB)

Dans les anciens temps, le cinéma se targuait d'avoir un jugement moral sur ce qu'il montrait. C'en était parfois assez pénible, et plus que risible, avec le recul. A l'inverse, il est désormais de bon ton, dans les films actuels, de se vanter de ne pas dispenser de jugement moral. C'est très pratique, cela donne un discours ambigu et provoque une polémique à peu de frais. Un peu putassier sur les bords mais quoi, que demande le peuple des arènes nourri au pop corn ? Du sang et de l'adrénaline. ACAB montre des CRS (sont-ils vraiment TOUS fascistes à ce point ?) qui se frottent à des supporters bas du front (même question), bastonnent des grévistes et se paient quelques immigrés au passage. Le sens de la nuance, Stefano Sollima ne connait pas. Il est vrai que ce n'est pas dans l'air du temps, forcément vicié, et propice à tous les débordements. Là encore, bien réducteur d'accuser la politique, la finance et tout ce qu'on voudra pour expliquer (excuser ?) les pires exactions. Bref, ACAB ne sent pas la rose, et dans la lumière blafarde de ses images, ne propose qu'une bonne dose de provocation radicalement naïve pour un film aussi assommant et abrutissant qu'un mauvais coup de matraque dans la gueule.

 




22/07/2012
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