Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Sinistrés depuis l'enfance (La solitude des nombres premiers)

L'adaptation du (bon) roman de Paolo Giordano est fidèle mais, force est de constater, qu'une fois de plus, les images ont du mal à retranscrire la puissance des mots. La solitude des nombres premiers est un film sinistre, constamment, avec une construction beaucoup trop sophistiquée, les époques se contaminant dans un savant désordre, qui rend l'entreprise d'une grande artificialité. Saverio Costanzo crée un climat opaque, oppressant, densifie un mystère alors qu'il aurait pu jouer la carte de la simplicité. Traumatisés par l'enfance, Alice et Mattia se frôlent, se reconnaissent, mais sont incapables de communiquer et de confronter leurs angoisses respectives. Le film a tendance à niveler tous les sentiments et joue avec maladresse sur le symbolique, dans une ambiance à rendre suicidaire un dépressif. Le qualités d'écriture et de pudeur du livre de Giordano se transforment en un lourd lamento dans le film de Costanzo. Un cinéphile trouve toujours des petites choses à picorer, même dans un film qui ne l'a guère séduit, là, on a vraiment du mal.




04/05/2011
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