Le prix du sang (Amnistie)
Dire d'un film qu'il se mérite, c'est une façon polie d'exprimer l'exigence attendue du spectateur, qui pourrait tomber dans l'ennui le plus profond, n'était-ce sa capacité de résistance. Amnistie, film albanais, est un objet fruste, qui ne se décante que très lentement, avant un dénouement inattendu, d'une violence rare. A travers le portrait croisé de deux solitudes, hors des murs d'une prison de Tirana, et à l'intérieur de celle-ci, le cinquième jour de chaque mois, date des rencontres permises entre les conjoints des condamnés, Bujar Alimani tisse des liens ténus entre les êtres. La passion amoureuse s'y invite par effraction et il faudra en payer le prix. Le film nous parle évidemment de l'Albanie d'aujourd'hui, paradoxale, entre des traditions séculaires, et une évolution qui la rapproche des portes de l'Europe. Alors oui, Amnistie se mérite et laisse un goût âpre dans la bouche, celui du sang.
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