Scène de ménage générationnelle (La bataille de Solférino)
Générationnel. Qualificatif vaguement galvaudé mais qui correspond bien au propos du premier long-métrage de Justine Triet. Portraits croisés de trentenaires en crise, qui font ce qu'ils peuvent, plutôt mal que bien, dépassés par les événements. Avec son inflation de dialogues et son atmosphère tendue et hystérique, La bataille de Solférino est un film harassant. Ce n'est pas un reproche, mais une constatation. Parce qu'il sonne juste et réaliste sur la famille (disloquée) et la politique (déconsidérée), entre autres. La bonne idée est d'avoir situé le film dans l'effervescence collective d'un jour d'élection présidentielle. La sphère privée, étouffante entre quatre murs, se retrouve concassée par une foule qui a d'autres préoccupations en tête. La scène de ménage au milieu de la multitude devient aussi pathétique que drôle. L'humour est toujours subtil dans La bataille de Solférino, c'est l'une des qualités de cette oeuvre "cassavetienne" qui agace parfois par sa surcharge verbale. Le plaisir que l'on prend au film n'est pas immense sur l'instant, il est plus grand rétroactivement.
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