Le malaise d'une adolescence différente (Blackbird)
Entre âpreté, sensibilité et douceur, Blackbird trouve sa voie dans un thème pourtant archi connu et rebattu : le malaise d'une adolescence différente. Tout est affaire de style et le canadien Jason Buxton a manifestement le sien, se jouant des clichés du genre ou tout du moins les détournant à son profit dans l'empathie que l'on éprouve pour ce garçon de 16 ans, maladroit dans ses velléités de révolte et réprouvé par l'ensemble de toute une communauté. L'interprétation de Connor Jessup, sorte d'ange noir aux ailes qui l'empêchent de marcher est stupéfiante. Ses rapports avec son père, son incapacité à s'intégrer et même son histoire d'amour avec une petite bourgeoise, soit autant de poncifs inévitables, sont eux aussi traités avec subtilité, on n'ose dire avec tendresse, mais il y a de cela dans un environnement très dur qui ne repire pourtant pas la compréhension. Quant aux scènes de prison, elles ne tombent pas plus dans le démonstratif et s'avèrent en revanche d'une grande intensité. Blackbird est réellement un objet fragile qui pourrait à tout moment tomber dans le précipice et qui, pour cette raison, en devient quelque chose de précieux qui touche de façon profonde. Un film coup de coeur !
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