Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Regards dans une cabine de camion (Les acacias)

Le Road-Movie est aussi une spécialité argentine. Mais, habituellement, ce sont les paysages à l'infini de la Patagonie qui lui servent de cadre. Avec Les acacias, changement de décor, nous voici embarqués entre le Paraguay et les plaines d'Argentine, sur la route de Buenos Aires. Et ce ne sont pas les paysages qui intéressent Pablo Giorgelli, mais ceux de l'intérieur des voyageurs, pari risqué car il a choisi deux personnages taiseux dont nous ne saurons que peu de choses. Pas de paroles, mais des regards, qui changent et s'adoucissent via un adorable bébé médiateur. Le film est mince par son scénario, c'est un fait, et il a le charme des choses simples et des routes qui déroulent leur bitume dans la cabine d'un camion bercé par les non-dits. La femme est paraguayenne, guarani qui plus est, donc théoriquement méprisée par un macho argentin qui se respecte (aux yeux du grand pays andin, tout ce qui vient du Paraguay ne vaut pas tripette). Le début de la relation entre ces deux personnages, unis par une certaine forme de solitude, est d'autant plus touchant et incongru qu'il dépasse ces clichés géographiques (bien entendu, cet aspect-là risque de passer au-dessus de la tête du spectateur français, mais ce n'est pas bien grave). Un autre rythme, une sobriété totale qui confine au minimalisme, Les acacias demande un abandon d'un certain nombre de ses habitudes cinématographiques. Pas simple, mais on y arrive. A Buenos Aires, une autre histoire commence ...

 




07/01/2012
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