Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Noir avec des nuances (Portrait au crépuscule)

Deux femmes sont à l'origine de Portrait au crépuscule : Angelina Nikonova et Olga Dihovichnaya, qui ont co-écrit son scénario, la première réalisant et la deuxième jouant le rôle principal, celui de Marina.. Des regards féminins sur un monde de brutes, bestial, machiste, bref, la société russe post-communiste et néo-capitaliste. Le film n'est pas pour autant un simple tableau de moeurs, accablant et brutal, comme peuvent l'être, chacun à leur manière, Sibérie Monamour et Elena. Là où l'on s'attend à une descente aux enfers de Marina -un talon cassé et tout se détraque-, après son viol, c'est à une révolution psychologique et comportementale de la jeune femme que l'on assiste (voir la scène du dîner d'anniversaire). Le film a l'intelligence de laisser planer un mystère sur ses motivations, sa vengeance ne sera pas violente mais tendre, comme si l'amour était l'unique remède à l'indifférence et à la violence. Portrait au crépuscule est fondamentalement noir et rugueux, mais il est tempéré par quelques répliques et scènes teintées d'humour. Si le film avait été un bloc naturaliste, il aurait été insupportable et sordide. En utilisant un nuancier subtil d'émotions, Nikonova n'altère en rien la puissance de son projet, elle l'approfondit, le dilate et le rend passionnant et accessible à de multiples interprétations.

 




18/03/2012
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