Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Récolte de vieux films (Septembre/5)


Café Odeon (Kurt Früh, 1959)
Kurt Früh, vous connaissez ? Moi, non plus, jusqu'à la lecture d'un article précisant qu'il était le cinéaste suisse le plus important des années 50/60, avec Leopold Lindtberg, avant l'arrivée de la Nouvelle vague incarnée par Goretta, Tanner, Soutter ... Café Odeon est narré par un serveur qui raconte la vie d'un café comme tant d'autres à travers ses clients, de jour (intellectuels et artistes), et de nuit (prostituées), au coeur de Zürich. Et puis soudain débarque Leni, femme perdue, en pleine dépression. Le film est un mélodrame néo-réaliste, assez désuet, plutôt bien fait, un peu trop sentimental, qui rappelle l'amertume d'un petit noir avalé trop vite au comptoir. Curieux, suffisamment en tous cas pour avoir envie d'en connaître davantage de ce mystérieux Kurt Früh.

 


Mitraillette Kelly (Machine Gun Kelly, Roger Corman, 1958)
Tourné en 8 jours, Mitraillette Kelly passe pour être l'une des réussites majeures du pape de la Série B. Tout ça parce qu'on y voit un gangster couard et superstitieux, dominé par une maîtresse femme ? Et que Bronson, pas encore star, est capable de ne pas être monolithique ? Pas mal, d'accord, mais pas de quoi en faire une sorte de film culte. Trop poussif et uni-directionnel pour cela.

 


Il medico della mutua (Luigi Zampa, 1968)
Alberto Sordi en médecin, rien que l'idée est réjouissante. Quelques petites piques adressées au système de santé italien tiennent lieu de scénario. Rien de bien méchant ni de vraiment drôle. Sordi toujours épatant, bien entendu.

 


Les nuits moscovites (I stand condemned/Moscow Nights, Anthony Asquith, 1935)
L'oeuvre de Pierre Benoît a donné lieu à deux versions : l'une française avec Annabella et Harry Baur, l'autre britannique avec Laurence Olivier et ... Harry Baur. Il y est question d'un vieux propriétaire terrien et d'un fringant officier qui se disputent l'amour d'une jeune femme, sur fond d'espionnage, dans le Moscou de 1916. Un drame "exotique" comme on les aimait dans les années 30. Délicieusement désuet et divertissant.

 


Rivalités (Where love has gone, Edward Dmytryk, 1964)
Fascinant jeu psychologique autour d'une adolescente meurtrière. Alcool, sexe et humiliation à l'affiche pour un film plutôt culotté pour l'époque. En dépit d'une forme archi classique, la tension est à son comble dans l'affrontement entre Susan Hayward et Bette Davis. Hollywoodien, certes, et mélodramatique, sans la flamboyance d'un Sirk, mais d'une puissance émotionnelle certaine.

 


Cette belle vie (Tanoshiki kana jinsei, Mikio Naruse, 1944)
On appelle cela une oeuvre de circonstance ou, plus clairement, de propagande. Nous sommes en 1944, le Japon vit des moments difficiles et la défaite n'est plus très loin. Du coup, les cinéastes sont priés de réaliser des films joyeux, susceptibles de donner le moral à l'arrière. Cette belle vie est un long-métrage choral, la chronique d'un petit village où l'arrivée de nouveaux voisins va faire redécouvrir à chacun que la solidarité et la gaieté unissent une communauté mieux que de mesquines rivalités. Avec une petite touche de fantastique et de comédie musicale, le film est charmant et un tout petit peu niais. Repose en paix, Mikio, tu es pardonné pour cette légère incartade dans ton univers parsemé de chefs d'oeuvre.

 

 



30/09/2011
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