Parade de vieux films (Janvier/1)
L'amour d'une mère (Haha wo kowazuya, Yasujiro Ozu, 1934)
A ce film muet d'Ozu, il manque les premières et dernières bobines, soit une petite vingtaine de minutes. Un peu dommageable car sans l'introduction et la conclusion, situés bien avant dans le temps et plusieurs années après, l'intrigue ne fait que se concentrer sur les états d'âme d'un jeune garçon qui apprend que la femme qui l'a élevé, avec son frère, n'est pas sa vraie mère. Une histoire plutôt simple et touchante que Ozu réussit à rendre agréable par la seule grâce de la fluidité de sa mise en scène. A signaler une poignée de travellings arrière absolument renversants.
Napoléon (Sacha Guitry, 1955)
Guitry évoque toute la vie de l'empereur à travers le récit du fourbe Talleyrand. Belle idée comme celle de passer de Daniel Gélin (Bonaparte) à Raymond Pellegrin (Napoléon) en une seule scène, chez le coiffeur. La première partie, celle de l'ascension est dynamique, rythmée et de très bonne tenue. Dans la seconde, Guitry, malgré d'énormes moyens, manifeste son peu de goût pour les champs de bataille, élude totalement plusieurs épisodes capitaux (la guerre en Espagne, Trafalgar, la retraite de Russie), préférant les bons mots et la "grandeur" du personnage. Même s'il cavale pour faire tenir l'épopée en 3 heures, on finit par trouver le temps un peu long. Il est vrai que l'on connait la fin. La distribution est somptueuse avec toutes les vedettes de l'époque, y compris pour interpréter des rôles minuscules : de Montand à Gabin, de Darrieux à Morgan. Sans oublier
Comanche Station (Budd Boetticher, 1960)
Un petit western râblé et sec comme une trique comme l'ami Boetticher en a tricoté une foultitude. Certes, le scénario est fruste mais les scènes d'action sont rondement menées par un réalisateur qui ne s'y prend pas comme un (co)manche. On regretterait presque quelques séquences trop bavardes. Dans cet univers, impavide et au coeur pur, mais avec une grande douleur intérieure, cela va sans dire, Randolph Scott fait parfaitement l'affaire. Poor lonesome cowboy.
Leur dernière nuit (Georges Lacombe, 1953)
Bibliothécaire bien comme il faut, la moustache avenante, Pierre Ruffin est un malfrat qui finira par se faire pincer. Juste au moment où une femme bien comme il faut (aussi) en pinçait (encore) pour lui. C'est ballot. Du polar classique français des années 50 qui aurait pu rappeler l'atmosphère de Simenon. Mais la mise en scène est trop laborieuse et le scénario convenu. Le couple Gabin/Robinson, chaste et à la passion contenue, fait de l'excellent travail.
Le rideau de fer (The Iron Curtain, William Wellman, 1948)
Le film s'inspire du démantèlement d'un réseau d'espionnage soviétique au Canada. C'est la première oeuvre ouvertement anti-rouge réalisée à Hollywood. Beaucoup d'autres suivront dans un style propagandiste rarement subtil. Le film de Wellman échappe en partie à la critique grâce à son aspect documentaire, très réaliste, et à son sens du suspense. Dana Andrews est parfait, Gene Tierney n'a hélas pas grand chose à jouer. Un petit Wellman, non sans qualités narratives et de mise en scène.
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