Cinéphile m'était conté ...

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Parade de vieux films (Mars/1)


La ferme du pendu (Jean Dréville, 1945)
Occupation, Libération : passent les époques et Jean Dréville maintient le cap, avec son cinéma solide d'artisan. La ferme du pendu est un drame rural, bien loin d'un chef d'oeuvre comme Goupi mains rouges de Jacques Becker mais tout à fait honorable. Outre un Charles Vanel royal en obsédé de la "terre", on y retrouve avec plaisir l'excellent Alfred Adam et Claudine Dupuis qui n'allait pas tarder à conquérir une véritable notoriété (elle est bien oubliée aujourd'hui). Last but not least, si l'on excepte une figuration quelques années plus tôt, il s'agit ici du premier rôle de Bourvil qui chante notamment Les crayons.

 


La dixième victime (La decima vittima, Elio Petri, 1965)
Début du XXIe siècle. Un jeu télévisé divise des candidats en deux groupes : victimes et chasseurs. Le chasseur doit retrouver sa victime en évitant de se faire assassiner. Ce film d'anticipation est une anomalie dans l'oeuvre engagée et politique de Petri. Il est assez étonnant de voir à quel point le scénario prévoit les débordements de la télé-réalité les poussant au paroxysme. En revanche, sur le plan formel, l'aspect kitchissime de l'imagerie du futur semble aujourd'hui bien grotesque. Ce n'est pas le meilleur rôle d'un Mastroianni qui ne sent visiblement pas à l'aise dans un rôle sans consistance.

 

Le corbeau (The Raven, Roger Corman, 1963)
L'une des huit adaptations de Poe signées par le stakhanoviste de la série Z. Corman opte pour le burlesque, avec une jubilation qu'on a du mal à ressentir dans son fauteuil. Divertissant, impossible de dire le contraire, mais passablement kitsch. Il est amusant de voir Karloff, Lorre et Price se livrer à un concours de mimiques. Jack Nicholson, tout jeunot, est bien timide quant à lui.

 

 


Amok (Fedor Ozep, 1934)
(Très mal) inspiré de la nouvelle de Stefan Zweig. En Malaisie, un médecin est consulté par une femme de la haute société qui désire se débarrasser d'un enfant adultérin avant le retour de son mari. Le mélodrame exotique des années 30 est au rendez-vous, jusqu'à l'outrance de jeu des interprètes rehaussée par une mise en scène prétentieuse. L'impression de voir un film muet agrémenté de dialogues consternants.

 


Le trésor de Cantenac (Sacha Guitry, 1950)
Tourné avec un budget minuscule, et sans stars (Pauline Carton ?), Le trésor de Cantenac a la particularité d'être quasi muet, commenté en voix off par le maître lui-même. Une sorte de Malickopathie avant la lettre ? Oups. Le fait est que le film manque de dynamisme, de bons mots et de cynisme. Un Guitry gentil, bienveillant et sans trop d'aspérités pour décrire les habitants de ce village de Cantenac, situé quelque part entre Paimpol et Draguignan (sic).



26/03/2013
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