Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Récolte de vieux films (Septembre/1)


Le verdict de l'amour (Perfect Strangers, Alexander Korda, 1945)
Aussi appelé Vacation from Marriage. 1940 : un couple mène une vie monotone et routinière. Chacun s'engage dans la marine en guerre. Trois ans plus tard, transformés, ils n'ont plus qu'une envie : divorcer. L'antépénultième film d'Alexander Korda est un petit trésor, de la veine de Brève rencontre. Tout en finesse, en frustrations savamment tues pendant des années et en sentiments à fleur de peau. C'est beau, on a le droit de verser une larme à la fin. Robert Donat est extra et Deborah Kerr, super.

 


Dorothea Angermann (Robert Siodmak, 1959)
Suiodmak, deuxième période allemande. De bonnes choses (Les rats, Les SS frappent la nuit) et des pas terribles. Dorothea Angermann est un drame pâteux, pas original pour un sou -la fille d'un pasteur doit épouser le sale type qui l'a violée. Elle le tuera-, dans lequel le réalisateur a la main très lourde. A voir, peut-être, pour l'interprétation de Ruth Leuwerik, excellente actrice teutonne de l'après-guerre.

 


Pas de lauriers pour les tueurs (The Prize, Mark Robson, 1963)
Excellente idée que de construire un thriller à partir de la remise des prix Nobel à Stockholm. L'intrigue est aussi invraisemblable que le suspense haletant. Et saupoudré d'un humour dosé comme un bon Martini Dry. Paul Newman, prix Nobel de littérature, joue avec une élégance suprême une sorte d'Hemingway jeune, ivre les 3/4 du temps, qui va empêcher le passage à l'est d'un des autres récipiendaires avec l'aide d'une jolie suédoise (waouh, Elke Sommer), parfaite en olive pour accompagner la boisson évoquée plus haut. Le scénariste de ce divertissement de très bon aloi est un certain Ernest Lehman, auquel on doit notamment La mort aux trousses et dont il copie/colle certaines scènes. Evidemment, Robson n'est pas Hitchcock. Ceci mis à part, c'est un film du tonnerre.

 


The Member of the Wedding (Fred Zinnemann, 1952)
En 1952, Fred Zinnemann tourne Le train sifflera trois fois et ... The Member of the Wedding. Que le premier soit largement plus connu que le second est logique, il est 100 fois meilleur. Ce dernier est une adaptation d'une pièce de Carson McCullers. Sûr qu'il y a quelque chose de Tennessee dans cette description du Sud des Etats-Unis, un climat oppressant et des tensions racistes. Mais Zinnemann ne s'affranchit jamais de l'origine théâtrale de l'oeuvre qui, par ailleurs, est d'une extrême lourdeur, avec des dialogues empesés. Difficile de croire au personnage de Frankie, cette fille de 12 ans, garçon manqué, qui parle et agit comme une adulte. D'autant que le rôle est joué par Julie Harris, actrice qui avait 26 ans à l'époque.

 


L'Agnès du port (I Agni tou limaniou, Yorgos Javellas, 1952)
Javellas, roi du mélodrame grec néo-réaliste, à tendance humaniste. Une sombre histoire : un vieux capitaine apprend qu'il a une fille sur le lit de mort la femme qu'il a abandonnée, une vingtaine d'années plus tard. Celle-ci (la fille, pas la mère) jure de se venger en séduisant le fils de son père (qui n'est qu'adopté, ouf). Et Le Pirée à venir. Humble de facture, tragique sans trop de trémolos, le film est franchement émouvant, méritant sa réputation de classique du cinéma grec.

 

 



10/09/2011
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