Récolte de vieux films (Octobre/2)
Walkover (Walkower, Jerzy Skolimowski, 1965)
Deuxième long-métrage de Skolimowski, dont il interprète le rôle principal, réalisé à 27 ans. Un film fortement influencé par la Nouvelle vague française (ruptures de ton, faux-raccords, travellings à l'épaule, etc.). Portrait d'un jeune homme irrésolu, boxeur à ses heures, sans attaches et sans travail. L'absurde, l'insolite et le cocasse épicent ce film à la structure narrative volontairement flottante. L'oeuvre n'est pas explicitement anti-communiste mais, par son caractère ironique, sa liberté de ton, son refus des conventions, elle n'en est pas loin. Le film est curieux, pas le meilleur de Skolimowski, intéressant par les jalons qu'il pose dans une carrière marquée par la créativité et la singularité d'un univers qui ne ressemble à aucun autre.
Le deuxième homme (The running Man, Carol Reed, 1963)
Ce deuxième homme (ah, les traductions françaises !), n'a rien à voir et ne vaut pas le troisième (homme), du même Carol Reed. Un mort qui ne l'est pas vraiment, une escroquerie à l'assurance, une fuite à Malaga : le thriller est tout juste passable, dépourvu de rythme, d'enjeux et d'humour. Consolation : les yeux de la très belle Lee Remick. L'un des moins bons films de Reed, pour sûr.
Une Cadillac en or massif (The solid gold Cadillac, Richard Quine, 1956)
Indéniablement, un sujet à la Capra. Ou comment une petite actionnaire, naïve et crédule, va finir par dégommer le conseil d'administration d'une très, très grosse société, aux dirigeants peu scrupuleux. Une sorte de conte anti-capitaliste, sur-dialogué, comme souvent chez Quine, mais sans un temps mort et impertinent juste ce qu'il faut. Judy Holliday, actrice souvent horripilante est ici plutôt sobre, ce qui sert au mieux les intérêts du film.
Un ange en tournée (Fifth Avenue Girl, Gregory La Cava, 1939)
La Cava est avec McCarey et Capra le meilleur représentant de la comédie américaine des années 30. Moins connu en Europe, on se demande bien pourquoi. Un ange en tournée (le titre original est plus explicite) s'en prend aux riches capitalistes en leur fourrant dans les pattes une fine mouche incarnée par une Ginger Rogers, très sobre pour l'occasion. La star du film, c'est le scénario, malin et narquois. Légèrement trop riche en dialogues, la comédie de moeurs est cependant de très bonne facture.
Le bal des cinglés (Operation Mad Ball, Richard Quine, 1957)
Première collaboration entre Quine et Jack Lemmon. Ces deux-là étaient faits pour s'entendre. Cette "meilleure comédie militaire avant Mash" est un régal intégral. Ou comment organiser un bal, dans la région du Havre "occupée" par les américains en septembre 45, pour que soldats et infirmières puissent enfin oublier l'uniforme (hum). C'est la mission de Jack Lemmon, et il ne ménage pas sa peine, l'animal, pour berner sa hiérarchie. Du rythme, des dialogues au rasoir, un humour permanent, une apparition hilarante de Mickey Rooney : c'est la fête. Cerise sur le cadeau : la délicieuse Kathryn Grant qui a trop peu tourné, mariée dès 1957 à Bing Crosby.
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