Récolte de vieux films (Octobre/1)
L'île au trésor (Treasure Island, Victor Fleming, 1934)
La meilleure adaptation de Stevenson, sans conteste. Fleming, contrairement à Long John Silver, n'est pas un cul de jatte dans le film d'aventures (Capitaines courageux est son chef d'oeuvre) et sait alterner péripéties et dialogues savoureux. Mise en scène fluide, comme d'habitude chez le réalisateur, et noir et blanc superbe. Cette version doit beaucoup à Wallace Beery, truculent dans un personnage plus roublard que réellement méchant. La dernière scène, ironique, est un beau pied de nez à la morale.
The last flight (William Dieterle, 1931)
Dieterle vient de quitter son Allemagne natale dont il ne supporte plus l'atmosphère. Il tourne son premier film américain, adaptation d'un obscur roman. Une oeuvre sur la génération perdue, quelques aviateurs traumatisés par la guerre, qui boivent leur existence dans les bars parisiens. Un film plein d'insouciance, de réparties spirituelles, dans une tonalité à la Fitzgerald/Hemingway. Un sacré bon film, rapide et élégant, où l'on meurt de façon chevaleresque car c'est plus propre que de se suicider. Brillant.
La joyeuse divorcée (The gay divorcee, Mark Sandrich, 1934)
Fred Astaire met 1h47 pour séduire Ginger Rogers ! Une peu long pour un tombeur de ce calibre, non ? Ca marivaude pas mal, ça chante et ça danse aussi, mais pas tant que cela, ce qui est gênant pour une comédie musicale. Un peu mieux sur la fin quand Ginger et Fred prennent l'affaire en mains. Gentillet, tout cela, trop gentillet.
La femme du pharaon (Das Weib des Pharao, Ernst Lubitsch, 1922)
Fantastique reconstitution d'un film longtemps considéré comme perdu. Certes, il manque des fragments, mais des cartons explicatifs et des photos de tournage donnent l'impression de rien manquer. Une oeuvre épique et monumentale, l'avant-dernier film allemand de Lubitsch, qui n'est pas l'un de ses meilleurs, sa grandiloquence et son outrance à peine atténués par la satire du pouvoir, une constante dans la carrière du maître. De belles scènes de foule et de batailles, malgré tout.
Le jugement dernier (Il giudizio universale, Vittorio de Sica, 1961)
Et soudain une voix se fit entendre dans le ciel de Naples : "Le jugement dernier commencera à 18 heures". Entretemps, de Sica nous montre une multitude de personnages symbolisant les petites mesquineries, les magouilles et les actes répréhensibles des habitants de la ville. Pas moins de 50 rôles dans ce brouillon de film qui multiplie les débuts d'intrigues sans aller nulle part. Et c'est un défilé infernal, pour pas grand chose, en fin de compte : Sordi, Gassman, Manfredi, Borgnine, Palance, Fernandel, Ventura, Silvana Managano, Anouk Aimée, Melina Mercouri, etc. Un beau gâchis.
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