Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Récolte de vieux films (Mai/2)


Des monstres attaquent la ville (Them !, Gordon Douglas, 1954)
Plusieurs meurtres étranges ont lieu dans le désert du Nouveau-Mexique. L'enquête penche pour la présence de fourmis géantes issues des essais nucléaires. En voilà un film culte, tourné en pleine guerre froide (la métaphore communiste est limpide) et qui inaugure la longue série des films
d'animaux mutants. Les effets spéciaux sont remarquables pour l'époque, évidemment ils ont vieilli, et la mise en scène est brillante, avec une lente montée dans l'angoisse. Une référence dans le fantastique.

 


Tuez Charley Varrick ! (Charley Varrick, Don Siegel, 1973)
Un polar plutôt peinard, quoique le qualificatif ne convienne qu'en partie à Siegel, toujours prêt pour distiller quelques scènes de violence pure. Celle du début, le hold-up, et de la fin, la poursuite entre une voiture et un biplan, sont particulièrement chaudes. Walter Matthau promène benoîtement son regard d'épagneul triste dans cet univers impitoyable.

 


Le traître (Decision before dawn, Anatole Litvak, 1951)
Fin 1944, les américains envoient deux prisonniers de guerre allemands de l'autre côté du Rhin, pour une mission d'espionnage. Très bon scénario, qui mêle action et psychologie, même pas abîmé par une mise en scène moyenne, qui assure cependant l'essentiel. Le décor réel des ruines
allemandes est saisissant et donne une dimension dramatique supplémentaire. Excellente interprétation d'Oskar Werner (oui, celui de Jules et Jim) et apparition éclair (3 secondes chrono) du jeune Klaus Kinski. Un film qui mériterait de figurer parmi les classiques du genre.

 


Les filles (Flickorna, Mai Zetterling, 1968)
Après avoir tourné avec Sjöberg et Bergman, Mai Zetterling se lance dans la réalisation en 64. Les filles est son film le plus engagé, ultra féministe, qui était vénéré par Simone de Beauvoir. Trois grandes actrices bergmaniennes : Bibi Andersson, Gunnel Lindblom et Harriet Andersson y jouent des comédiennes en tournée, interprétant la célèbre pièce d'Aristophane : Lysystrata. Très influencé par les nouvelles vagues tchèques et française, le film ressemble à un collage assez déroutant où se mélangent performances d'actrices et vies privées. Une narration heurtée et confuse qui désamorce quelque peu le propos, pourtant intéressant, sur la condition féminine suédoise à la fin des années 60.

 


Morituri (Bernhard Wicki, 1965)
A part la co-réalisation du Jour le plus long, Morituri est le seul film tourné par Wicki aux Etats-Unis. Tout se passe à bord d'un cargo allemand, en 1942, qui transporte du caoutchouc entre le Japon et la France. Infiltré par les britanniques, un faux SS et néanmoins germain, a pour mission de prendre les commandes et de livrer le navire aux alliés (je résume, hein). Eh, ben, c'est pas gagné ! Lourd sur le plan psychologique, le film ne trouve son salut que dans les trépidantes trente dernières minutes (c'est connu, Morituri, tes saluts tentent !). L'affrontement Brynner/Brando est chargé de testostérone, et on peut accorder un petit avantage au premier, tout en sobriété alors que le Marlon, onctueux comme c'est pas permis, a tendance à la jouer "Actor's studio."



30/05/2011
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