Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Récolte de vieux films (Juillet/3)


Coeurs capricieux (Dekigokoro, Yasujiro Ozu, 1933)
Deux ouvriers cohabitent avec l'enfant de l'un d'eux, bien plus éveillé que son pataud de père (le génie d'Ozu pour diriger les enfants !). Survient une jeune femme aux yeux de biche effarouchée ... Mais point de romance fade ici, ce qui intéresse Ozu, comme souvent, c'est la relation père/fils, de la pure comédie, au début, jusqu'au mélodrame. Avec cette capacité inouïe à tirer la quintessence d'une histoire ordinaire. Dans la période muette du cinéaste, Coeurs capricieux peut se placer juste en dessous de Gosses de Tokyo.

 


Baazi (Guru Dutt, 1951)
Premier film de Guru Dutt, en tant que réalisateur, tourné à 26 ans. Un scénario tortueux, aussi bien film noir que romance amoureuse. Du Bollywood social avec des numéros musicaux de bonne facture et des personnages complexes, loin d'être manichéens. Certaines scènes laissent à penser que Dutt a dû voir le Dr Mabuse de Lang, avec un méchant qui fout les jetons et joue double jeu. On est loin, bien sûr des futurs chefs d'oeuvre du maître indien, mais le divertissement est bien au
rendez-vous, dans sa pureté et sa candeur même. En plus, c'est sacrément bien filmé.

 


La loi (La legge, Jules Dassin, 1958)
Lollobrigida, Mastroianni, Brasseur, Montand, Mercouri : casting de roi pour cette adaptation du roman de Roger Vailland. Du lourd pour une vision particulière du sud de l'Italie, dans un village régi par des lois quasi féodales. Sexe, mensonges et humiliations : Dassin n'y va pas de main morte dans ce conte cruel et cynique, volontiers outré y compris dans l'interprétation. La multiplicité des intrigues empêche tout approfondissement, ne reste alors qu'une farce feuilletonesque qui tente
vainement de se donner des allures de tragédie. Affolante et sexy, Lollobrigida, dans un rôle de vierge vicieuse et cupide, domine largement le reste de la distribution. Avec des scènes chaudes comme la calabraise.

 


Il boom (Vittorio de Sica, 1963)
Réalisateur : de Sica ; scénariste : Zavattini ; interprète : Sordi. Ca s'annonce bien ! Cette fine équipe signe une comédie italienne comme on les aime, rapide et racée, dans laquelle un entrepreneur au bord de la faillite doit se résoudre à vendre un de ses yeux à un milliardaire borgne (sic). Film au rythme trépidant que l'incommensurable Alberto Sordi domine de toute sa stature. Une critique acerbe des comportements des nouveaux riches qui n'atteint cependant pas le degré de méchanceté des classiques de l'époque (Les monstres).

 


The Circle (Frank Borzage, 1925)
Les retrouvailles, trente ans plus tard, du mari et de l'épouse, celle-ci l'ayant abandonné pour son amant. Alors même que leur fils est sur le point d'être à son tour trahi par sa femme. Cette comédie cruelle et cynique est adaptée de Somerset Maugham. Pas un chef d'oeuvre dans l'oeuvre muette de Borzage, mais un film plein de verve caustique et de dynamisme.

 



24/07/2011
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