Récolte de vieux films (Avril/6)
The man i love (Raoul Walsh, 1947)
Un des rares Walsh à ne pas avoir connu de sortie dans les salles françaises. La raison n'en est pas son manque de qualité, mais son positionnement difficile, proche du film noir pour sa réalisation, et réalisé d'une manière "jazzy", brumeuse, avec un faisceau d'histoires qui convergent plus ou moins vers son héroïne, femme libre, un brin cassée. Qui mieux que la grande Ida Lupino pouvait jouer ce rôle qui requiert une personnalité forte, toute en laissant apparaître des failles béantes. Elle est superbe.
Les secrets des chandeliers (The Emperor's Candlesticks, George Fitzmaurice, 1937)
Fitzmaurice, dont la plus grande partie de la carrière s'est déroulée au temps du cinéma muet, n'a jamais prétendu être un auteur. Tout juste un artisan, excellent directeur d'acteurs comme le prouvent ses collaborations avec Valentino, Garbo ou Stroheim. Tournée 3 ans avant sa mort, Les secrets des chandeliers est une comédie romantique d'espionnage particulièrement divertissante, qui nous fait voyager de Vienne à Petersbourg, en passant par Paris, Londres et Budapest. William Powell est excellent et la merveilleuse Luise Rainer, avec ce voile d'accent allemand irrésistible, lui donne joliment la réplique. Une oeuvre qui aurait pu être signée Lubitsch. Désuète et épatante.
Froufrou (The Toy Wife, Richard Thorpe, 1938)
Ce n'est pas tant l'atmosphère de La Nouvelle-Orléans au temps de l'esclavagisme. Ce n'est pas non plus le scénario très convenu qui vire au mélodrame absolu. Ce n'est pas davantage le métier de Thorpe, stakhanoviste affirmé, capable du meilleur (Ivanhoé) comme du pire (Le défi de Lassie). Non, ce sont les yeux écarquillés de Luise Rainer, délicieuse et écervelée femme-enfant, qui donnent un semblant d'intérêt à ce film globalement fade.
Le cambrioleur (The Burglar, Paul Wendkos, 1957)
Débuts fracassants de Wendkos, qui ne confirmera jamais vraiment. Le scénario, signé David Goodis, d'après son propre roman, n'innove pourtant pas. En revanche, sur la forme, c'est étincelant : montage ahurissant, angles de prise de vues originales, musique utilisé à contre-temps, utilisation optimale des contrastes noir sur blanc, etc. Le film privilégie l'attente et la tension à l'action, avec une interprétation tout en sueur de l'excellent Dan Duryea. La bonne surprise, c'est Jayne Mansfield, utilisée pour ses qualités de comédienne et non pour sa plastique.
Le grand Ziegfeld (The great Ziegfeld, Robert Z. Leonard, 1936)
Ce n'est pas faire injure à Robert Ziegler Leonard que d'affirmer qu'il n'a pas laissé une trace très marquante dans l'histoire du cinéma. Le grand Ziegfeld, portrait du roi de Broadway, fut célébré en son temps et obtint l'Oscar du meilleur film. Aujourd'hui, celui-ci semble bien long (3h00) et les séquences musicales, avec leur débauche de strass, de paillettes, de décors, de costumes extravagants et de ... girls, sont parfois interminables. Le meilleur est dans la première partie quand Ziegfeld n'est pas encore grand et mange de la vache enragée. Outre William Powell, très bon, les performances de Myrna Loy et, surtout, de Frank Morgan, sont notables. Reste un mystère : comment Luise Rainer, insupportable les 3/4 du temps, a t-elle pu, elle aussi, décrocher un Oscar ?
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