Cinéphile m'était conté ...

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Récolte de vieux films (Avril/5)


La proie du désir (Desiderio, Roberto Rossellini/Marcello Pagliero, 1943/1946)
Commencé par Rossellini, interrompu par la guerre, repris par Pagliero en 46, le film appartient davantage au deuxième réalisateur. Un mélodrame qui atteint au moins 7 sur l'échelle de Richter du roman-photos. L'histoire d'une fille entretenue, condamnée à susciter le désir bestial des mâles. Mis en scène sans nuances, ce n'est pas du néo-réalisme, plutôt du vieillot-misérabilisme.

 


Joe Kidd (John Sturges, 1972)
Clint Eastwood, impavide (sa colère est intérieure), vole au secours de la veuve et de l'orphelin mexicains (surtout la veuve), dans un western fin de race. John Sturges est aussi au bout du chemin, avec sa mise en scène désabusée et molle du colt. Il a tout de même de beaux restes et la chose se voit sans déplaisir, un mégot de cigarillo au coin du bec.

 


La soif de la jeunesse (Parrish, Delmer Daves, 1961)
Eh, mais c'est Dallas avant la lettre ! Un univers impitoyable où l'on trouve : coups fourrés, fièvre entrepreneuriale, nymphomanie galopante, haines inextinguibles. Dans les champs de tabac du Connecticut, c'est la guerre ouverte entre un magnat sans scrupules et de petits exploitants qui se font dévorer, l'un après l'autre. Une vraie saga feuilletonesque dirigée habilement par Delmer Daves, certes moins tranchant que dans les années 50, mais qui n'a pas tout à fait perdu la main. Intéressant, ma foi, même si on y reconnait tous les poncifs du genre.

 


Escalier interdit (Up the down staircase, Robert Mulligan, 1967)
Le premier trimestre d'une jeune enseignante dans un lycée d'un quartier "difficile" de New York. Mulligan respecte les figures imposées, telles que déjà abordées dans Graine de violence, et les dépasse en donnant d'emblée une forme chaotique à son film, qui ne trouve son rythme et sa signification que sur la longueur. Robert Mulligan, qui ne sait pas ce que mièvrerie et conformisme veulent dire, signe une oeuvre anguleuse et inconfortable d'une grande force, qui reste ambigüe, jusqu'au bout.

 


Code criminel (The criminal code, Howard Hawks, 1931)
Un an avant Scarface, Hawks fait déjà très fort avec cette adaptation d'une pièce de théâtre. Ce quasi huis-clos, dans l'enceinte d'une prison, à la trame simple, devient sous sa caméra un drame puissant où la psychologie prend le pas sur l'action. Avec un Walter Huston remarquable et, dans un second rôle inquiétant, un Boris Karloff qui semble déjà se préparer pour incarner Frankenstein

 



26/04/2011
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