Récolte de vieux films (Septembre/3)
La mouette (The Sea Gull, Sidney Lumet, 1968)
De prime abord, Lumet chez Tchekhov, cela aurait tendance à laisser perplexe. Ce serait oublier que le cinéaste n'est pas un manchot en matière d'adaptations théâtrales, de Douze hommes en colère à Equus). Fidélité garantie dans ce film de 2 heures 20 où la campagne suédoise remplace la nature russe avec un certain talent. C'est en anglais, bien sûr, mais le casting est excellent : Vanessa Redgrave est une Nina convaincante et David Warner un Konstantin torturé juste comme il convient. Ajoutez un James Mason superbe, une Simone Signoret étonnante, plus quelques seconds rôles sans fausse note et l'affaire est bouclée. On peut seulement regretter que Lumet n'ait pas pris davantage de risques dans sa mise en scène qui reste à distance, extrêmement respectueuse de l'oeuvre.
French without Tears (Anthony Asquith, 1940)
Petits cours de français pour adultes, quelque part en Normandie. Adapté d'une pièce à succès, ce marivaudage autour d'une jeune femme insaisissable (Ellen Drew, ravissante) est plein d'esprit et de joie de vivre. Un poil misogyne ? Oui, aussi. Mais quand les répliques sont dites par l'excellent Ray Milland, il n'y a rien à redire. Très British et très moqueur vis à vis des français. Soyons Fair Play.
La chica del lunes (Leopoldo Torre Nilsson, 1967)
Le principal cinéaste argentin des années 50/60 tourne pour la première fois en anglais, avec des acteurs tels que Arthur Kennedy et Geraldine Page. Torre Nilsson signe un film cruel, bien dans sa manière, sur le cynisme d'une famille américaine confrontée aux réfugiés d'une inondation dans les zones insalubres de Porto Rico. Moins onirique et plus réaliste que d'habitude, le style est sec et sans bavures. Présenté au Festival de Cannes de 1967.
Le suspect (The Suspect, Robert Siodmak, 1944)
Comparé à ses grands films noirs de la période (Les tueurs, Les mains qui tuent, Double énigme ...), ce Suspect est incontestablement mineur pour la carrure de Siodmak. L'intrigue est trop banale - un homme se débarrasse de son épouse et fait croire à un accident - pour séduire et la mise en scène est un chouïa mollassonne. Toutefois, l'atmosphère londonienne au tournant du XXe siècle et le jeu onctueux de l'immense Charles Laughton réussissent à provoquer plus qu'un intérêt poli.
Pour l'amour du ciel (E piu facile che un cammello ..., Luigi Zampa, 1950)
Oui, c'est le même titre que le film de la Bruni Tedeschi, mais ça n'a rien à voir. Fauché par un camion, un riche industriel se voit assigner résidence en enfer. Là haut, on lui accorde encore 12 heures à passer sur Terre, histoire de se racheter. Thème archi rebattu, me direz-vous ? Oui, et la co-production franco-italienne n'arrange rien, avec un mélange d'acteurs des deux nationalités et un doublage approximatif. Nonobstant ces défauts, le film de Zampa est divertissant, emmené par un duo Gabin/Carette en pleine forme. Et pour les esthètes (de l'art), voir la jolie Antonella Lualdi dans l'un de ses premiers rôles est chose délectable.
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