Récolte de vieux films (Avril/4)
Ce n'est pas un péché (Belle of the Nineties, Leo McCarey, 1934)
Entre autres grands burlesques, McCarey a dirigé Laurel et Hardy, les Marx, Langdon, Fields, Lloyd ... Avec Mae West, il a signé cette bande sans grand intérêt où l'actrice pousse la chansonnette à plusieurs reprises. Mais ce ne sont pas ses courbes généreuses qui peuvent sauver ce film d'une platitude absolue et qui n'arrache pas un sourire. La West, elle-même, semble éteinte et ailleurs. On oublie.
Toute la ville danse (The Great Waltz, Julien Duvivier, 1938)
Première incursion américaine de Duvivier qui se glisse parfaitement dans le système hollywoodien. Cette bio de Johann Strauss est endiablée, romantique, jubilatoire et mise en scène avec le brio requis. Un excellent Fernand Gravey et une Luise Rainer davantage en retrait, dans un rôle ingrat. Elle fera bien mieux plus tard.
Night after Night (Archie Mayo, 1932)
Mae West n'a qu'un petit rôle dans ce faux film de gangsters où George Raft compose un subtil personnage de demi-sel de la pègre décidé à changer de vie et à acquérir de la respectabilité. Une comédie dont les dialogues, plus que les mitraillettes, crépitent, avec d'excellents seconds rôles (Constance Cummings, Louis Calhern).
Je veux être une lady (Goin' to town, Alexander Hall, 1934)
Mae West dans son élément, en fille de l'ouest pas très raffinée, qui s'en va ridiculiser la bonne société. Bons mots (lui : "Je suis de la dynamite" ; elle : "Je veux bien être l'allumette"), sous-étendus égrillards, rythme trépidant et, surtout, critique acerbe de l'hypocrisie des gens biens nés, la comédie a du chien et se révèle fort délectable.
Visages d'Orient (The good earth, Sidney Franklin, 1937)
Qui lit encore aujourd'hui Pearl Buck, prix Nobel 1938 ? Cette adaptation de l'un de ses romans est un film parmi les plus ambitieux et novateurs de son époque eu égard à son sujet : la vie de paysans chinois confrontés à la sécheresse, à la famine, aux nuages de sauterelles. Une véritable saga qui apparait bien kitsch à nos yeux avec une hollywoodisation du sujet qui prête à sourire (en gros, l'aspiration à s'enrichir), sans oublier le maquillage ridicule des deux acteurs principaux, Paul Muni et Luise Rainer, difficiles à prendre pour de vrais chinois. Malgré tout, le film a du souffle et de grands moments épiques et on comprend que le film ait fait forte impression à sa sortie. Il valut même un Oscar de la meilleure actrice à Luise Rainer qui doubla donc la mise après sa statuette remportée l'année précédente pour Le grand Ziegfeld.
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