Cavalcade de vieux films (Septembre/2)
Les turbans rouges (The long Duel, Ken Annakin, 1967)
Inde, 1920. Sous l'impulsion de leur très charismatique chef, Sultan, une tribu rebelle mène la vie dure à l'armée britannique. Film d'aventures réalisé comme un western mais sans génie aucun par Annakin. Les personnages obéissent à des stéréotypes, notamment chez les anglais où les deux supérieurs hiérarchiques se haïssent copieusement. Trevor Howard et Yul Brynner font leur travail, sans plus. Charlotte Rampling est un élément de "décoration" totalement inutile. Sinon, les batailles ne sont pas si mal.
Ce n'est qu'un au revoir (Till we meet again, Frank Borzage, 1944)
Dans la France occupée, une nonne aide un pilote américain à fuir. Splendide mélodrame de Borzage qui dépasse largement l'étroitesse du film de propagande. Les thèmes habituels du cinéaste sont présents avec cette idée que le sacrifice amoureux dépasse tout. Le film pourrait facilement verser dans la guimauve mais le cinéaste réussit un véritable numéro d'équilibriste entre l'action et le romantisme jamais mièvre. Ray Milland et la peu connue Barbara Britton sont excellents aidés par des dialogues sobres et émouvants.
Camarade X (Comrade X, King Vidor, 1940)
Un an après Ninotchka, Camarade X exploite une nouvelle fois le filon de la satire anti-soviétique (c'est l'époque où le pacte russo-allemand est toujours valide). Le film de Vidor n'a pas la subtilité ni le charme de celui de Lubitsch. C'est plutôt de l'artillerie lourde en matière d'humour mais comme le rythme est infernal et les péripéties totalement invraisemblables, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Le couple Gable/Hamarr ne fonctionne pas mais c'est sans conséquence. La longue scène finale, une poursuite en tanks, est proprement phénoménale et hilarante. Plutôt qu'une comédie sophistiquée, il s'agit plutôt de slapstick. D'une très grande efficacité. Un vrai bonheur.
Pain, amour, ainsi soit-il (Pane, amore e ..., Dinor Risi, 1955)
Sorrente. Le nouveau chef des carabiniers, plus de la première fraîcheur, tombe amoureux de la belle poissonnière qui squatte son appartement. Le film de Risi annonce les futurs triomphes de la comédie italienne. Le film est artificiel, parfois vulgaire et les personnages caricaturaux. Ceci dit, De Sica est toujours impeccable en bellâtre et Sophia Loren convaincante en femme du peuple. C'est cousu de fil rose et souvent peu palpitant mais ça ne mange pas de pain.
Les intrigantes (Henri Decoin, 1954)
Un directeur de théâtre est accusé d'avoir tué son associé. Son secrétaire prétend avoir été témoin du drame. Du cinéma désuet des années 50 avec une psychologie plutôt primaire. Le personnage de Jeanne Moreau, par exemple, dans son revirement amoureux est assez peu crédible. Il y a du beau monde pourtant dans le film : Pellegrin, Hirsch, Rouleau, De Funès, mais peu mis en valeur par la mise en scène mollassonne de Decoin qui sera plus inspiré avec Razzia sur la chnouf. Cela se laisse regarder benoitement un jour de grande lassitude.
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