Glanage de vieux films (Novembre/2)
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Fear and Desire est le premier long métrage de Stanley Kubrick, en noir et blanc, sorti en 1953. L'action se déroule en période de guerre et se focalise sur un groupe de soldats, thème cher à Kubrick que l'on retrouve par la suite de manière centrale dans Les Sentiers de la gloire (1957) et Full Metal Jacket (1987). Ayant connu une diffusion limitée auprès du grand public dès sa sortie, le film est ensuite devenu longtemps introuvable par son absence d'exploitation commerciale (aucune édition en cassette ou DVD) elle-même due à la destruction de la quasi-totalité des copies connues du film par la volonté du réalisateur. Une restauration du film a néanmoins été entreprise en 2011 à partir de l'une des rares copies conservées de la pellicule et a abouti à la première sortie du film pour le grand public en édition DVD et Blu-ray en octobre 2012 aux États-Unis1. Le film a fait son retour en France le 14 novembre 2012 avec une sortie de la version restaurée au cinéma2 |
Source : wikipédia
Mieux qu'un brouillon, le premier jalon d'une oeuvre en devenir. Le film est saturé de dialogue sur la vie et la mort avec des voix off censées traduire les pensées de ces soldats perdus dans une guerre sans nom. L'intérêt est dans la mise en scène viscérale de Kubrick, réalisme et abstraction faisant bon ménage dans ce film étrange, métaphysique et fascinant. Il brille comme un diamant imparfait.
Feux d'artifices sur la mer (Umi no hanabi, Keisuke Kinoshita, 1951)
A partir d'un contexte social fort, qui laisse présager une oeuvre engagée et radicale, le film se perd rapidement dans une multitude d'intrigues, la plupart sentimentales et lacrymales. Kinoshita, d'ordinaire plus rigoureux, est incapable de mettre un peu d'ordre dans ce fourbi mélodramatique.
Mary (Alfred Hitchcock, 1931)
La version alternative, et allemande, de Murder, tournée concomitamment sur le même plateau, avec des acteurs différents. Un assassinat dans le milieu du théâtre, une accusée qui ne se défend pas, une condamnation à mort. Tout commence. Cet Hitchcock des débuts du parlant est plus faible que Murder, avec 20 minutes en moins, et garde un aspect British malgré ses dialogues allemands. A retenir : la scène finale, dramatique, qui est du Hitch pur jus.
L'amour à cheval (La matriarca, Pasquale Festa Campanile, 1968)
Une jeune veuve s'aperçoit que son mari était un fieffé libertin. A son tour de s'en donner à coeur joie dans la garçonnière du défunt. Cette hymne à la libération sexuelle de la femme est surtout l'occasion pour Campanile de dénuder Catherine Spaak, la plus italienne des actrices françaises. Jean-Louis Trintignant fait le cheval avec un naturel confondant. Est-il utile de préciser que cette chose filmée est parfaitement dispensable ?
Le kidnappeur (El secuestrador, Leopoldo Torre Nilsson, 1958)
A son heure de gloire, soit vers la fin des années 50, l'argentin Leopoldo Torre Nilsson était considéré par certains comme l'égal d'un Fellini ou d'un Kurosawa. El secuestrador est sans nul doute son film le moins expressionniste loin de ses contemporains davantage reconnus, La main de l'ange ou La chute. L'influence du néo-réalisme italien est évidente dans cette chronique du quotidien de pauvres gens survivant tant bien que mal dans un quartier sordide. Les portraits d'enfants rappellent ceux de Los olvidados de Bunuel. Avec nettement moins d'âpreté et de talent d'évocation.
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